Prison avec sursis pour une opératrice de l'aide médicale d'urgence en France

17:445/07/2024, vendredi
AFP
 L'opératrice de 60 ans est également condamnée à verser 15.000 euros à la famille de Naomi Musenga au titre des frais d'avocats.
Crédit Photo : Golda / Pixabay
L'opératrice de 60 ans est également condamnée à verser 15.000 euros à la famille de Naomi Musenga au titre des frais d'avocats.

Une opératrice du Samu, l'aide médicale d'urgence en France, qui avait raillé fin 2017 au téléphone une jeune femme de 22 ans décédée peu après à l'hôpital, a été reconnue coupable de non assistance à personne en danger et condamnée à 12 mois de prison avec sursis jeudi par un tribunal français.

L'opératrice de 60 ans est également condamnée à verser 15.000 euros à la famille de Naomi Musenga au titre des frais d'avocats, selon le tribunal correctionnel de Strasbourg, dans l'est du pays. 


Quand on écoute la bande sonore de l'échange entre la victime, Naomi Musenga, et l'opératrice du Samu,
"on ne peut qu'être choqué du manque d'empathie total, du mépris même, de l'opératrice à l'égard de celle qui allait décéder quelques heures plus tard"
, avait déclaré la procureure, Agnès Robine.

Si cette affaire avait permis, selon elle, de
"mettre en lumière le travail difficile"
des assistants de régulation médicale et le
"manque de moyens des services publics"
de secours d'urgence, elle a souligné que les appels passés le 29 décembre 2017 par Naomi Musenga, puis par sa belle-sœur qui s'était rendue chez elle, ont fait l'objet d'une
"prise en charge non conforme".

La magistrate a souligné:


À aucun moment elle n'essaie de savoir ce que Mme Musenga a comme symptômes, alors qu'elle lui dit qu'elle va mourir.

"Je ne peux pas vous aider parce que je ne sais pas ce que vous avez"
, a-t-elle extrait de l'enregistrement.
 "Cette phrase fait froid dans le dos",
a souligné la procureure.
"C'était l'essence même de sa mission que de poser les questions aux appelants".

L'opératrice
"n'a apporté aucune assistance alors qu'elle avait les moyens, et le devoir, de le faire.
Et d'affirmer:

Dès les premiers instants elle avait décidé de ne pas intervenir, ni de transmettre l'appel à un médecin.

Marie Juras, avocate de l'ancien compagnon de Naomi, a souligné que son client était
"venu chercher des réponses. Un jour, sa fille lui posera des questions, elle entendra cet appel audio et il sera seul en face d'elle pour lui répondre".

L'opératrice s'est excusée auprès de la famille de la victime, mère d'un bébé, en ouverture des débats jeudi matin, des excuses accueillies avec bienveillance par la mère de Naomi, qui
"pardonne"
à l'opératrice.
"Nous avons besoin de panser nos blessures pour poursuivre notre route"
, a-t-elle déclaré.

À lire également:




#France
#Urgence
#Prison
#Aide médicale
#Tribunal
#Naomi Musenga
#Samu

Cliquez ici pour recevoir les nouvelles les plus importantes de la journée par e-mail. Abonnez-vous ici.

En devenant membre, vous consentez à recevoir des communications électroniques de la part des sites d'Albayrak Media Group et acceptez les conditions d'utilisation et la politique de confidentialité.