Birmanie : la Banque mondiale prévoit un recul du PIB de 2,5 % en raison du séisme

Crédit Photo : Sai Aung MAIN / AFP

Des moines bouddhistes déblayent les décombres du monastère endommagé de Thahtay Kyaung à Mandalay, le 1er avril 2025, quatre jours après un tremblement de terre majeur qui a frappé le centre du Myanmar.

La Banque mondiale anticipe une contraction de 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) de la Birmanie pour l’exercice 2025/26, en grande partie à cause du séisme meurtrier de magnitude 7,7 survenu fin mars, a-t-elle annoncé jeudi.

Des pertes économiques estimées à 11 milliards de dollars

Ce tremblement de terre, l’un des plus violents de ces dernières années en Asie du Sud-Est, a provoqué des destructions estimées à 11 milliards de dollars, soit 14 % du PIB birman, selon le rapport mensuel de l’institution sur l’économie du pays.

Le drame a fait environ 3.800 morts et aggravé une situation déjà catastrophique dans un pays paralysé par une guerre civile depuis le coup d’État du 1er février 2021.

Des millions de personnes touchées, des entreprises paralysées

Selon la Banque mondiale, le séisme a affecté plus de 17 millions de personnes dans des régions centrales, notamment Mandalay, la deuxième plus grande ville du pays, et la capitale Naypyidaw.

Plus de la moitié des entreprises de la région de Mandalay ont subi des interruptions d'activité, dues à des dommages matériels, au manque de personnel, à la fermeture de marchés ou à des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement.

"Le tremblement de terre (...) met encore plus à l’épreuve la résilience du peuple birman

", a déclaré Melinda Good, directrice de la Banque mondiale pour la Thaïlande et la Birmanie.

Un pays en crise prolongée

Avant même le séisme, la Birmanie était en situation critique. Le PIB aurait déjà chuté de 1 % au cours de l’exercice fiscal 2024/25, selon la Banque mondiale. Le pays est confronté à des coupures de courant quotidiennes qui freinent son activité économique.

Par ailleurs, plus de trois millions de personnes ont été déplacées de force à cause des conflits armés. La junte militaire, au pouvoir depuis le renversement du gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, est engagée dans des combats contre une coalition d’adversaires issus des minorités ethniques et du mouvement pro-démocratie.