La hausse du trafic maritime en Arctique menace un écosystème fragile

15:563/09/2025, mercredi
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Le réchauffement climatique ouvre de nouvelles routes maritimes dans l’Arctique, mais l’augmentation des émissions et des risques environnementaux met en péril un écosystème déjà vulnérable.
Crédit Photo : X /
Le réchauffement climatique ouvre de nouvelles routes maritimes dans l’Arctique, mais l’augmentation des émissions et des risques environnementaux met en péril un écosystème déjà vulnérable.

Le trafic maritime dans l’Arctique a fortement augmenté entre 2013 et 2023, entraînant une hausse des émissions de gaz à effet de serre et de carbone noir, selon un nouveau rapport de l’Université d’Istanbul.

L’étude, dirigée par Cem Gazioglu, directeur de l’institut des sciences marines, et le chercheur Irsad Bayirhan, analyse l’impact de la fonte des glaces polaires sur les routes commerciales mondiales. Le nombre de navires entrant dans la région est passé de 1 298 en 2013 à 1 782 en 2023, soit une hausse de 37 %. Les émissions de carbone noir sont passées de 193 tonnes en 2015 à 199 tonnes en 2020 et devraient atteindre 204 tonnes cette année.

Le dioxyde de carbone émis par les navires empruntant la route maritime du Nord pourrait atteindre 5,5 millions de tonnes d’ici 2050, soit 1,76 fois plus qu’en 2020, selon l’étude.


La NASA rappelle que la banquise arctique recule chaque mois depuis 1979. Certains modèles prévoient même un océan Arctique totalement libre de glace entre 2081 et 2100. L’analyse souligne que les routes du Nord pourraient presque réduire de moitié la distance entre l’Asie et l’Europe, diminuant la consommation de carburant par rapport aux canaux de Suez et de Panama. Mais cette concentration d’émissions dans la région accentue la pression sur un écosystème fragile.

Le rapport évoque des menaces majeures : émissions massives de carbone, risques de marées noires, espèces invasives transportées par les eaux de ballast et pollution sonore.


Cem Gazioglu a rappelé à Anadolu que le transport maritime représente environ 3 % de l’empreinte carbone mondiale, un chiffre appelé à croître avec l’ouverture des routes arctiques:
"Réduire les distances peut à court terme limiter la consommation de carburant, mais les émissions des navires menacent gravement l’équilibre de l’écosystème arctique"
, a-t-il averti, soulignant aussi l’impact des nuisances sonores.

De son côté, Irsad Bayirhan a insisté sur la nécessité d’une approche durable il a affirmé:


Pour construire un système plus respectueux de l’environnement, il faut évaluer l’ensemble des composantes afin d’éviter de mettre en danger l’écosystème maritime arctique et sa biodiversité.

L’étude conclut que la combinaison entre fonte des glaces, intensification du commerce et pressions environnementales accroît les risques de dommages irréversibles pour l’Arctique et pour la biodiversité mondiale.


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