Le directeur général du géant du pétrole et du gaz Shell, Wael Sawan, a estimé jeudi dans un entretien à la BBC que réduire la production d'hydrocarbures actuellement serait "dangereux et irresponsable" et pourrait faire à nouveau flamber les factures.
M. Sawan fait également valoir que la forte demande en Chine et un autre hiver froid en Europe pourraient faire grimper les prix de l'électricité et du gaz pour les consommateurs vers les sommets observés l'hiver dernier.
Des propos fustigés par l'ONG écologiste Greenpeace qui réplique dans un communiqué jeudi que:
le changement climatique est la menace la plus dangereuse à laquelle l'humanité fait actuellement face.
Le groupe avait assuré avoir déjà atteint ses objectifs précédents.
La guerre en Ukraine a ramené la sûreté de l'approvisionnement en énergie sur le devant de la scène comparé à l'urgence climatique pour de nombreux gouvernements et compagnies du secteur, ces dernières ayant par ailleurs affiché des résultats record grâce aux prix des hydrocarbures l'an dernier.
L'autre "major" britannique, BP, a aussi annoncé en février, en marge de résultats record, un ralentissement de sa transition énergétique.
Shell avait d'ailleurs accompagné ses annonces sur le climat de distributions de liquidités à ses actionnaires.
M. Sawan, sur la BBC, n'a pas exclu que Shell fasse migrer son siège social et sa cotation boursière aux États-Unis à moyen terme, critiquant notamment les impôts exceptionnels sur les bénéfices pétroliers et gaziers mis en place par le gouvernement britannique en pleine crise du coût de la vie.