ÉDITION:

Pour Shell, réduire la production d'hydrocarbures ferait de nouveau flamber les factures

16:556/07/2023, jeudi
MAJ: 6/07/2023, jeudi
AFP
Le logo du géant de l'énergie, Shell. Crédit photo: INA FASSBENDER / AFP / ARCHIVE
Le logo du géant de l'énergie, Shell. Crédit photo: INA FASSBENDER / AFP / ARCHIVE

Le directeur général du géant du pétrole et du gaz Shell, Wael Sawan, a estimé jeudi dans un entretien à la BBC que réduire la production d'hydrocarbures actuellement serait "dangereux et irresponsable" et pourrait faire à nouveau flamber les factures.

Il a affirmé que le monde avait encore
"désespérément besoin de pétrole et gaz"
car le virage vers les énergies renouvelables n'est pas assez rapide pour les remplacer.

M. Sawan fait également valoir que la forte demande en Chine et un autre hiver froid en Europe pourraient faire grimper les prix de l'électricité et du gaz pour les consommateurs vers les sommets observés l'hiver dernier.


Des propos fustigés par l'ONG écologiste Greenpeace qui réplique dans un communiqué jeudi que:


le changement climatique est la menace la plus dangereuse à laquelle l'humanité fait actuellement face.

"Depuis que Shell a annoncé près de 8 milliards de livres de bénéfices trimestriels il y a deux mois, des événements météorologiques extrêmes liés au changement climatique ont créé le chaos dans le monde, de feux de forêt dévastateurs au Canada en passant par des cyclones en Asie du Sud"
, ajoute l'ONG.

Le géant pétrolier avait annoncé le mois dernier qu'il tablait désormais sur une production de pétrole "stable" jusqu'en 2030 alors que l'entreprise avait dévoilé en 2021 des objectifs de réduction de 1 à 2% par an.

Le groupe avait assuré avoir déjà atteint ses objectifs précédents.


La guerre en Ukraine a ramené la sûreté de l'approvisionnement en énergie sur le devant de la scène comparé à l'urgence climatique pour de nombreux gouvernements et compagnies du secteur, ces dernières ayant par ailleurs affiché des résultats record grâce aux prix des hydrocarbures l'an dernier.


L'autre "major" britannique, BP, a aussi annoncé en février, en marge de résultats record, un ralentissement de sa transition énergétique.


Des mesures chez Shell et BP qui sont largement destinées à séduire les investisseurs alors que les valorisations des majors pétrolières britanniques restent très inférieures à celle de leurs rivales américaines.

Shell avait d'ailleurs accompagné ses annonces sur le climat de distributions de liquidités à ses actionnaires.


M. Sawan, sur la BBC, n'a pas exclu que Shell fasse migrer son siège social et sa cotation boursière aux États-Unis à moyen terme, critiquant notamment les impôts exceptionnels sur les bénéfices pétroliers et gaziers mis en place par le gouvernement britannique en pleine crise du coût de la vie.


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