Arsenal mise sur son roc défensif William Saliba, joyau du royaume à l'éclat moins brillant en France, pour stopper deux bourreaux historiques, le Bayern Munich et Harry Kane, mardi (21h00) à Londres en quart de finale aller de la Ligue des champions.
La dynamique penche grandement en faveur des "Gunners", leaders de Premier League à l'attaque explosive et à la défense de fer, un double visage conquérant encore vu samedi à Brighton (3-0).
À l'inverse, le "Rekordmeister" a bu la tasse contre Dortmund puis Heidenheim avant son déplacement à l'Emirates, deux défaites (2-0 et 3-2) coup sur coup qui enterrent quasiment ses chances de titre en Bundesliga.
Et au jeu des confrontations directes aller-retour, les Allemands ont toujours pris le dessus. Sur les sept huitièmes de finale disputés par Arsenal de 2011 à 2017, le Bayern l'a rencontré et éliminé trois fois: en 2013, 2014 et 2017, avec un sévère 10-2 en cumulé à cette dernière occasion (5-1 à l'aller et au retour).
Pour briser la série, les Anglais misent en grande partie sur William Saliba, pilier de la défense du haut de ses 23 ans. L'international français empile les "masterclass" et les compliments pleuvent.
Beaucoup rappellent combien son absence sur blessure en fin de saison dernière avait handicapé Arsenal dans la course au titre, à commencer par son capitaine Martin Odegaard.
Deschamps plus réservé
Le Français avait parfaitement muselé Erling Haaland et il lui faudra reproduire cette performance, mardi, contre un Harry Kane intenable.
Le capitaine de l'équipe d'Angleterre a illuminé la grisaille bavaroise en étant impliqué dans 50 réalisations (38 buts, 12 passes décisives), une performance unique dans les cinq championnats majeurs en Europe.
Le duel s'annonce croustillant avec Saliba et offre au Français l'occasion de briller sur la plus grande scène continentale, étalon de référence pour le sélectionneur Didier Deschamps.
Le patron des Bleus ne perçoit pour l'instant pas l'ancien défenseur central de Saint-Etienne, Nice et Marseille comme un titulaire, même s'il l'a été contre le Chili (3-2) en mars.
Le natif de Bondy souffre parfois de la comparaison avec ses concurrents en sélection, comme Dayot Upamecano, dont les prises d'initiative et les décalages agissent comme une rampe de lancement plus efficace.
Mais "Upa" est dans le dur actuellement avec le Bayern, entre cartons rouges et passages prolongés sur le banc des remplaçants.
À Saliba de marquer des points, mardi, pour renforcer encore davantage sa stature, à deux mois du début de l'Euro (14 juin-14 juillet) en Allemagne.