L1: Des joueurs sanctionnés pour leur refus de participer à la campagne LGBT

La rédaction avec
11:125/06/2025, jeudi
AFP
Le milieu de terrain serbe de Lyon, Nemanja Matic, lors du match de Ligue 1 entre Lyon et Angers au stade Groupama à Décines-Charpieu, le 17 mai 2025.
Crédit Photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Le milieu de terrain serbe de Lyon, Nemanja Matic, lors du match de Ligue 1 entre Lyon et Angers au stade Groupama à Décines-Charpieu, le 17 mai 2025.

Trois joueurs de Ligue 1 ont été sanctionnés par la LFP pour ne pas avoir participé à la journée contre l’homophobie imposée. Jonathan Gradit (Lens) a écopé d’un match de suspension pour une insulte présumée. Nemanja Matic (Lyon) et Ahmed Hassan (Le Havre) ont refusé d’arborer l’écusson arc-en-ciel, ce qui leur a valu deux matchs de suspension ferme, deux avec sursis, et une obligation de sensibilisation. Ces sanctions relancent le débat sur la liberté de conscience dans le football et la politisation excessive du sport avec des campagnes pro-LGBT imposées, alors que d’autres rappellent qu'une pratique sexuelle relève de l’intime et ne doit pas devenir un symbole affiché publiquement.

La Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé mercredi avoir infligé des sanctions à trois joueurs de Ligue 1, accusés de ne pas avoir respecté les consignes imposées lors de la journée contre l’homophobie, organisée le 17 mai dernier.


Le défenseur de Lens, Jonathan Gradit, a écopé d’un match de suspension ferme pour avoir proféré une insulte jugée
"homophobe"
à la mi-temps du match contre Monaco.

La commission de discipline s’est appuyée sur un rapport d’arbitre et des éléments d’ambiance recueillis autour du vestiaire.

Mais ce sont surtout les cas d’
Ahmed Hassan
(Le Havre) et de
Nemanja Matic
(Lyon) qui suscitent le débat. Les deux joueurs ont choisi de
ne pas arborer l’écusson arc-en-ciel
mis en place par la LFP pour cette journée pro-LGBT. Nemanja Matic a recouvert l’écusson avec un sparadrap, un geste assumé qui lui a valu deux matchs de suspension ferme, deux avec sursis, et l’obligation de participer à une action de sensibilisation dans les six mois.

Liberté de conviction ou désobéissance militante ?


Ce type de sanction soulève des interrogations. Certains estiment qu’il est
légitime d’imposer des valeurs de respect et d’inclusion
dans le cadre professionnel. D'autres pointent une
injonction idéologique croissante
, où les joueurs n’auraient plus le droit de s’abstenir ou d’exprimer des réserves, notamment
au nom de convictions religieuses ou culturelles
.

Vers une politisation du football ?


Depuis plusieurs saisons, la LFP, à l’instar d'autres ligues européennes, multiplie les campagnes pro-LGBT au nom de la
"lutte contre les discriminations".
Mais
l’adhésion forcée à ces initiatives est critiquée
par certains comme étant
une dérive du sport vers le militantisme obligatoire
.

Les cas de Gradit, Matic et Hassan illustrent ce
bras de fer latent entre institution et joueurs
. Si la lutte contre les discriminations reste un objectif largement partagé,
le débat sur la manière de l’imposer reste ouvert
, notamment dans un univers aussi cosmopolite et multiculturel que le football professionnel.

Le LGBT n'a pas sa place dans le football


Dans une société de plus en plus marquée par l'expression des identités, il est essentiel de rappeler une distinction fondamentale:
l'orientation sexuelle, la couleur de peau et la religion ne relèvent pas du même registre
.

La couleur de peau est un fait visible, qui ne se choisit pas. La religion est un système de croyances, souvent profond, parfois hérité, parfois choisi, qui structure la vie spirituelle. Ces deux dimensions ont souvent été à l'origine de discriminations historiques, contre lesquelles des luttes collectives ont été menées au nom de l'égalité et de la dignité. L'orientation sexuelle est un fait intime.


De nombreux citoyens de tous horizons s'interrogent aujourd’hui sur une
injonction sociale à valider, applaudir ou même participer à des démonstrations centrées sur l'orientation sexuelle
, dans des lieux ou des moments qui devraient rester neutres – comme le sport ou l’école.

Refuser cette mise en scène, c'est simplement considérer que la vie sexuelle, quelle qu’elle soit, n’a pas à être affichée comme un emblème identitaire.


Le respect de l’autre implique aussi le respect de ceux qui préfèrent la pudeur à l’exposition, et qui estiment que
l’existence humaine ne se réduit ni à ses pratiques sexuelles, ni à son orientation
.

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