Crédit Photo : OSCAR DEL POZO / AFP
L'entraîneur italien du Real Madrid, Carlo Ancelotti, la veille du match de football de Ligue des champions de l'UEFA contre l'AC Milan, en périphérie de Madrid, le 4 novembre 2024.
Le Real Madrid, champion d'Europe et d'Espagne en titre, si solide et souverain l'an dernier, voit ses faiblesses éclater au grand jour avec une deuxième défaite consécutive face à l'AC Milan mardi (3-1), plongeant le géant espagnol dans la crise.
Cela faisait 15 ans. Quinze ans que les supporters merengues n'avaient pas connu deux défaites consécutives dans leur forteresse, le Santiago-Bernabéu, en encaissant trois buts ou plus.
En 2009, le Real subissait alors l'une des plus grandes humiliations de son histoire face au FC Barcelone de Messi et Guardiola (6-2), suivi d'un revers (3-1) face à Majorque.
Le scénario semble aujourd'hui se répéter pour le Roi d'Europe, à nouveau corrigé par son éternel rival barcelonais (4-0) et par l'AC Milan (3-1) en l'espace de deux semaines. Avec, dans les deux cas, des problèmes flagrants de solidité, d'équilibre, de créativité et d'efficacité des deux côtés du terrain. Assez pour enfoncer le club madrilène dans un profond marasme.
L'entraîneur Carlo Ancelotti, loué pour sa gestion exceptionnelle l'an passé, semble aujourd'hui peiner à trouver des solutions pour relancer son équipe.
"Désastre", "incendie", "ridicule"
... La presse espagnole se montre très alarmiste ce mercredi.
"0-4... et maintenant ça. Les Blancos répètent les mêmes erreurs que dans le Clasico dans un nouveau match médiocre"
, titre le quotidien Marca, déplorant un manque cruel
ainsi que des
qui finissent par punir le Real
"y compris dans sa compétition fétiche".
"Le cauchemar continue!",
titre son concurrent AS avec une photo de Kylian Mbappé, encore en échec mardi malgré plusieurs occasions, tête basse.
Si l'arrivée de l'attaquant français faisait, sur le papier, du Real le candidat tout désigné à sa propre succession en C1 et pour tous les autres trophées à sa portée, le club madrilène reste loin de ses standards.
Ancelotti se montre incapable de mettre ses stars dans les meilleures conditions, ce qui est pourtant sa marque de fabrique.
"Nous ne sommes pas bons, nous ne sommes pas capables de produire un travail collectif efficace",
a-t-il regretté, affirmant accepter les critiques.
"On doit mieux défendre, car c'est la clé. On doit chercher des solutions pour avoir une équipe plus solide. (...) On doit s'améliorer tactiquement. Ce n'est pas un problème individuel, mais une question de sacrifice, de concentration et de travail collectif",
a estimé le technicien italien.
Pour l'ancien joueur, entraîneur et directeur sportif merengue Jorge Valdano, consultant pour la chaîne Movistar, Ancelotti a bien sa part de responsabilité, mais les soucis du géant espagnol vont bien au-delà.
"Il y a de grands joueurs qui n'ont toujours pas donné leur meilleure version. Il n'y a pas d'équilibre dans cet effectif. Je crois que nous avons sous-estimé le départ à la retraite de Kroos. C'est au milieu de terrain que l'équipe manque d'équilibre",
a estimé l'Argentin.
"La présence de Kroos était cruciale, car il savait être patient quand c'était nécessaire et aussi accélérer quand il le fallait. Le Real a perdu beaucoup sans Kroos et n'est pas capable de compenser cette absence, même avec certains des meilleurs joueurs du monde",
a-t-il conclu.
L'urgence se fait sentir, avec déjà neuf points de retard en Liga sur le FC Barcelone (avec un match en moins) et deux défaites en quatre journées de C1, ce qui pourrait compliquer le parcours vers une 16e couronne, objectif affiché lors de l'arrivée de Mbappé.
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