Crédit Photo : Deira Academy / Fb
L'équipe de football de Deira Academy, dont plusieurs joeurs et dirigeants ont été inculpés dans un scandale de corruption, le 27 Aout 2024
La Fédération de football du Burundi (FFB) a récemment pris des mesures drastiques dans le cadre d'une enquête portant sur la manipulation de matchs impliquant plusieurs acteurs du football national. Après une investigation approfondie, huit personnes, dont sept joueurs et un entraîneur évoluant en première division, ont été suspendues pour cinq ans et condamnées à payer une amende de 10 millions de francs burundais (environ 3 095 euros). Cette décision marque une étape importante dans la lutte contre les pratiques frauduleuses qui sapent l'intégrité du sport au Burundi.
Selon des informations publiées par Sport News Africa, cette affaire s'inscrit dans une série de scandales liés à des manipulations orchestrées par un réseau international présent au Burundi depuis plusieurs années. Les investigations ont révélé que ces pratiques se déroulent grâce à la collaboration entre des partenaires externes basés à l'étranger et des intermédiaires locaux proches des joueurs ou des clubs.
Les noms des individus sanctionnés incluent six joueurs et un directeur technique de Deira Academy – une équipe de première division – ainsi qu'un joueur de l'Inter Star, neuvième au classement général :
- Epimaque Nzoyisaba (Deira Academy, gardien)
- Mwanba Mwanza Gloire (Deira Academy, joueur)
- Hussein Ntahoturi (Deira Academy, joueur)
- Ramadhan Shaban (Deira Academy, joueur)
- Jules Masumbuko (Deira Academy, joueur)
- Mossi Moussa (Deira Academy, joueur)
- Jafari Jumapili (Deira Academy, directeur technique)
- Kevin Hakizimana (Inter Star, joueur)
Ces sanctions font suite aux arrestations temporaires de certains membres du groupe autour de Noël, avant leur libération début janvier. Cependant, l'enquête a permis d'élargir le cercle des suspects, impliquant désormais des figures clés du championnat.
Les plateformes de paris sportifs impliquées
Dans sa décision officielle, la Commission d’Éthique et de Discipline de la FFB a fourni des détails troublants sur le mode opératoire utilisé pour truquer les rencontres. Tout commence lorsque les matchs sont programmés sur la plateforme de paris sportifs 1X Bet, partenaire officiel de la fédération. À partir de là, des
entrent en contact avec leurs relais sur place – souvent des intermédiaires burundais – chargés de corrompre les joueurs et entraîneurs afin de garantir des résultats spécifiques.
Par exemple, selon les aveux d*Epimaque Nzoyisaba, un certain
communiquait régulièrement avec lui via un numéro américain. Ce dernier était également en lien avec un Kényan et un Russe, dont il ignorait les identités exactes. À travers ces contacts, Nzoyisaba recevait des sommes importantes pour influencer les scores de ses propres matchs.
Lors de son interrogatoire, il a révélé avoir reçu 8 millions de francs burundais (environ 2 476 euros) pour assurer une défaite face à Vital’o. Il aurait ensuite distribué environ 830 000 francs burundais (256 euros) à chacun de ses coéquipiers pour garantir leur coopération. Dans un autre cas avorté, un individu connu sous le nom d'
avait proposé
"20 millions de francs burundais (6 190 euros)"
pour obtenir une défaite humiliante sur un score fleuve (6-0) contre Olympic Star, mais les joueurs avaient refusé de participer à cette mascarade.
Des sanctions exemplaires... suffisantes ?
Face à ces agissements, la FFB a décidé de frapper fort. Outre la suspension de cinq ans, les accusés doivent payer une
amende de 10 millions de francs burundais
, sous peine de bannissement à vie de toute activité footballistique s'ils ne respectent pas cette exigence avant le 10 mai. Ces mesures montrent une volonté claire de restaurer la crédibilité du football burundais, longtemps entachée par des accusations de corruption.
Toutefois, certains observateurs soulignent que ces sanctions ne règlent pas le problème à la source. L'implication de bookmakers internationaux tels que 1X Bet pose question quant à leur rôle potentiel dans ce système. Bien que la fédération n'ait pas pointé directement du doigt son partenaire commercial, elle reconnaît implicitement que ces plateformes servent de catalyseur pour les activités frauduleuses.
Ce scandale met en lumière les défis majeurs auxquels fait face le football africain, notamment dans des pays où les contrôles et mécanismes anti-corruption restent limités.
La transparence adoptée par la FFB dans cette affaire constitue toutefois un signe encourageant. Contrairement à de nombreux autres cas similaires où les décisions sont prises dans l'ombre, la fédération burundaise a choisi de publier des informations détaillées, permettant ainsi de mieux comprendre l'étendue du problème.
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