
Taïwan s’apprête à mettre fin à son utilisation du nucléaire en arrêtant samedi son dernier réacteur à la centrale de Ma'anshan, dans le comté de Pingtung.
Si cette décision s’inscrit dans la stratégie de neutralité carbone à l’horizon 2050, elle alimente de vives inquiétudes sur la sécurité énergétique du pays, notamment en cas de blocus chinois.
Le Parti démocrate progressiste (PDP) au pouvoir a toujours été favorable à une sortie du nucléaire, à l'inverse du Kuomintang (KMT), principal parti d’opposition, qui plaide pour la conservation de cette énergie, jugée stratégique.
Le gouvernement assure que les capacités manquantes seront compensées par des unités au charbon et au gaz. Mais cette stratégie est jugée risquée par plusieurs experts, compte tenu de la forte dépendance énergétique de l’île et de la menace croissante de la Chine, qui considère toujours Taïwan comme une province rebelle.
Du côté de la population, les avis sont partagés. Certains redoutent un scénario à la Fukushima, tandis que d'autres s’inquiètent de l’impact économique et des risques de délocalisation d’entreprises énergivores comme TSMC, le géant taïwanais des semi-conducteurs.