
Depuis l’instauration par Donald Trump de droits de douane de 32 % sur les exportations taïwanaises vers les États-Unis, l’industrie du vélo de l’île roule dans le brouillard.
Malgré une activité soutenue dans certaines usines comme celle de Jeff Chen, directeur général de Joy Group à Taichung, l’inquiétude reste palpable.
Un marché haut de gamme sous pression
Bien que les volumes aient chuté (1,3 million de vélos exportés en 2024 contre 10 millions dans les années 1990), la valeur unitaire a explosé:
- 1.131 dollars pour un vélo classique
- 1.848 dollars pour un vélo électrique
En comparaison, la Chine a exporté 44 millions de vélos en 2024 pour un prix moyen de 57 dollars seulement.
Des “champions de l’ombre” au service de la qualité
Ces entreprises fabriquent des composants que d'autres ne peuvent pas produire.
Cette expertise technique irremplaçable constitue l’avantage compétitif de Taïwan, consolidé dans la ville industrielle de Taichung, qualifiée de capitale mondiale du vélo.
Produire aux États-Unis ? “Presque impossible”
Face à la pression de Trump pour relocaliser la production sur le sol américain, les industriels taïwanais s’inquiètent.
Tim Krueger, PDG d’Esker Cycles, abonde dans ce sens:
C’est à Taichung que se trouve l’expertise mondiale en matière de fabrication de vélos.
Effets collatéraux en cascade
Même les entreprises peu exposées au marché américain, comme Pacific Cycles à Taipei, ressentent l'impact via leurs fournisseurs, comme le confirme sa présidente Eva Lin:
Personne ne peut échapper à l'impact.
En parallèle, la Chine subit elle aussi des droits de douane à 145 %, ce qui pourrait bénéficier aux fabricants taïwanais, mais uniquement à condition que les consommateurs n’optent pas pour des modèles low cost, avertit Tsai Po-ming du Cycling & Health Tech R&D Center.