L’influence israélienne sur la politique étrangère américaine est aujourd’hui sérieusement remise en question, aussi bien chez les jeunes électeurs démocrates que chez leurs homologues républicains. Mais le développement qui inquiète le plus Israël reste l’érosion rapide du soutien à l’État hébreu parmi les jeunes partisans de Donald Trump. Pour les figures du mouvement MAGA — "Make America Great Again" — attachées au discours "L’Amérique d’abord" , un soutien inconditionnel à Israël est devenu
L’influence israélienne sur la politique étrangère américaine est aujourd’hui sérieusement remise en question, aussi bien chez les jeunes électeurs démocrates que chez leurs homologues républicains.
Mais le développement qui inquiète le plus Israël reste l’érosion rapide du soutien à l’État hébreu parmi les jeunes partisans de Donald Trump. Pour les figures du mouvement MAGA —
"Make America Great Again"
— attachées au discours
, un soutien inconditionnel à Israël est devenu un fardeau stratégique, politique et économique pour les États-Unis.
Cette remise en cause crée parfois des tensions directes entre les militants MAGA et Trump lui-même. L’exemple le plus spectaculaire concerne Marjorie Taylor Greene, élue comme
. La relation entre les deux a dégénéré au point que Trump, l’accusant de trahison, a annoncé vouloir œuvrer à son non-renouvellement. Greene, dénonçant un climat ingérable, a déclaré qu’elle ne se représenterait pas et quitterait son siège. Certains analystes avancent même qu’elle viserait la présidentielle de 2028, ce qu’elle dément.
Le scandale Huckabee-Pollard : une bombe pour les trumpistes
Un autre événement a provoqué la fureur du camp MAGA : la rencontre secrète à Jérusalem entre l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, et
Jonathan Pollard, condamné à 30 ans de prison aux États-Unis pour espionnage au profit d’Israël.
Le New York Times a révélé le 20 novembre que cette rencontre, survenue en juillet, s’était tenue à l’insu de l’administration Trump. La Maison-Blanche a insisté sur le fait que Trump soutenait néanmoins
"tout ce que Huckabee a fait pour les États-Unis et Israël".
Pollard avait été arrêté en 1985 alors qu’il travaillait comme analyste pour le renseignement naval américain. Condamné à la perpétuité, puis libéré sous condition en 2015, il a finalement vu son interdiction de voyager levée à la toute fin du premier mandat de Trump. À peine autorisé à partir, il s’était envolé vers Israël à bord d’un jet privé fourni par Sheldon Adelson, milliardaire sioniste et généreux donateur de la campagne de Trump. Il avait été accueilli à l’aéroport par Netanyahu.
Ayant transmis plus d’un million de pages de documents ultrasensibles, Pollard est considéré comme
"l’espion ayant causé le plus de tort aux États-Unis"
. Et ce qui rendait son cas unique, c’est que le pays bénéficiaire de ces informations — Israël — était précisément celui recevant chaque année des milliards d’aide militaire américaine, ainsi qu’une protection politique et diplomatique systématique. Israël avait poignardé son allié dans le dos.
Un affront aux partisans du "America First"
Huckabee, qui avait autrefois milité pour la libération de Pollard, se définit comme un fervent
. Il avait même affirmé publiquement que l’administration Trump n’aurait aucune objection à une annexion totale de la Cisjordanie par Israël. Son entretien secret avec l’espion le plus célèbre d’Israël a donc mis le feu aux poudres.
Des figures centrales du courant MAGA, telles que Tucker Carlson ou Steve Bannon, ont vivement dénoncé l’attitude de Huckabee. Beaucoup exigent désormais son renvoi,
considérant qu’un ambassadeur américain ne peut se permettre une telle proximité avec un homme que les services de renseignement décrivent comme un traître.
En face, des républicains pro-Israël influents, comme Lindsey Graham, Ted Cruz ou Tom Cotton — membres de commissions clés du Sénat sur la Défense, le Renseignement, la Justice ou les Affaires étrangères — gardent un silence total.
Même mutisme du côté des démocrates centristes pro-Israël, notamment Hakeem Jeffries et Chuck Schumer. Les élus recevant des financements de l’AIPAC adoptent une attitude de déni :
"je ne sais pas, je n’ai rien vu".
Pollard, de son côté, affirme que la divulgation de la rencontre par certains membres de l’ambassade et de l’administration Trump vise à nuire à Huckabee. Il dit avoir voulu le voir uniquement pour le remercier de l’aide apportée durant sa détention. Mais ses déclarations publiques compliquent encore davantage la situation : Pollard a qualifié Trump de
"fou qui nous a littéralement vendus pour de l’or saoudien"
, une phrase qui fragilise fortement Huckabee.
Pollard a par ailleurs décrit sa conversation avec Huckabee comme une
, une formulation jugée scandaleuse par les trumpistes : comment un ambassadeur américain peut-il avoir un entretien
avec celui qui a trahi les États-Unis au profit d’un pays étranger ?
Pour le camp MAGA, Huckabee place les intérêts d’Israël au-dessus de ceux des États-Unis, ce qui contredit directement le principe même de
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