La Banque du Japon a porté son taux directeur à 0,75%, un niveau inédit depuis 30 ans, malgré une économie en ralentissement et une inflation persistante.
La Banque du Japon (BOJ) a décidé vendredi de relever son taux directeur de 25 points de base, le portant à 0,75%, son niveau le plus élevé depuis trente ans.
Ce taux de référence est désormais conforme aux anticipations du marché. La BOJ a indiqué que les taux d’intérêt réels devraient rester
"nettement négatifs"
, tout en précisant que des conditions financières accommodantes continueront de soutenir fermement l’activité économique.
À la suite de cette décision, le rendement des obligations d’État japonaises à dix ans a progressé d’environ cinq points de base, à 2,019%, tandis que celui des obligations à vingt ans a gagné trois points de base, à 2,975%. Ces deux niveaux n’avaient plus été atteints מאז 1999.
Sur les marchés financiers, l’indice boursier de référence Nikkei 225 a progressé de 1,28%, tandis que le yen s’est déprécié de 0,25%, à 155,92 pour un dollar américain.
Depuis 44 mois consécutifs, l’inflation japonaise évolue au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale. Des données publiées plus tôt dans la journée indiquent que la hausse des prix à la consommation a atteint 2,9% en novembre. Selon le ministère du Travail, les salaires réels reculent depuis dix mois consécutifs, sous l’effet de la pression exercée par la hausse des prix.
La BOJ anticipe toutefois que l’inflation sous-jacente, hors produits alimentaires frais, pourrait repasser sous le seuil de 2% entre avril et septembre 2026, en raison du ralentissement de la hausse des coûts alimentaires et de l’impact de mesures gouvernementales destinées à contenir les prix.
Dans le même temps, la hausse des taux fait peser un risque sur la conjoncture économique. L’économie japonaise s’est contractée de 0,6% en rythme trimestriel et de 2,3% sur un an au troisième trimestre, selon des données révisées du produit intérieur brut.
Dans son communiqué, la Banque du Japon reconnaît des signes de ralentissement, mais estime que les bénéfices des entreprises devraient rester élevés et que les sociétés continueront d’augmenter les salaires en 2026. L’institution juge par ailleurs de plus en plus probable que l’inflation sous-jacente atteigne durablement son objectif de 2%, affirmant qu’
"il est hautement probable que le mécanisme d’une hausse modérée et conjointe des salaires et des prix se maintienne"
.
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