Après deux années de génocide — ou d’anéantissement existentiel — un cessez-le-feu a enfin été signé à Gaza. Nous ressentons une joie mêlée d’amertume.
Amère, parce que 70 000 personnes ont été tuées, dont 25 000 enfants. Des bombes équivalant à des dizaines de bombes atomiques ont été utilisées. Gaza est devenue un champ de ruines. Maisons, écoles, hôpitaux... rien n’a été épargné. Le monde a regardé ce génocide se dérouler, impuissant. Les musulmans, eux aussi, n’ont rien pu faire. Gaza a été abandonnée, isolée, livrée à elle-même.
Et pourtant, une part de joie demeure : les habitants de Gaza vont pouvoir respirer. Les massacres de masse vont, au moins pour un temps, s’interrompre. Les bébés auront du lait, les enfants des médicaments, et ceux qui luttent contre la faim depuis des mois auront de la nourriture. Les Gazaouis resteront à Gaza. Les terroristes se retireront. Peut-être pour un temps, peut-être durablement, les armes se tairont. Voir les enfants et les habitants de Gaza célébrer la trêve dans les rues réchauffe un peu nos cœurs.
Sabra et Chatila n’étaient pas les premiers, et malheureusement pas les derniers.
En 1948, 250 Palestiniens ont été massacrés à Deir Yassin.
La même année : 100 à Abu Shusha, 200 à Tantura, 400 à Lydda, 455 à Deir al-Dawayima.
En 1953, 69 à Qibya ; en 1956, 49 à Kafr Qasim et 400 à Khan Younès.
Dans chacun de ces massacres, des paysans ont été torturés, des femmes violées, des familles massacrées.
Après Sabra et Chatila, il y eut 17 morts à Al-Aqsa en 1990, 29 à Hébron en 1994, 54 dans le camp de Jénine en 2002, 1 500 à Gaza en 2008-2009, 165 en 2012, 2 200 en 2014, 223 en 2018-2019, et 260 lors de l’assaut contre Al-Aqsa en 2021.
Des dizaines de milliers de blessés, des milliers de mutilés.
Pendant ce temps, les sionistes ont continué à grignoter la terre palestinienne, pas à pas.
Aujourd’hui, six millions de Palestiniens vivent en dehors de leur patrie, souvent dans des camps, tandis que ceux restés sur place résistent à l’occupation, à la confiscation, à la discrimination et à toutes les formes d’injustice.
C’est à la lumière de cette histoire courte mais sanglante qu’il faut lire le cessez-le-feu signé hier en Égypte.
Le terrorisme israélien n’a pas commencé après cette date.
Le génocide de Gaza n’est ni le premier, ni le dernier.
Et, malheureusement, le cessez-le-feu non plus.
Depuis le début, nous disons que la guerre de Gaza est une guerre d’encerclement :
Le Hamas a choisi la seconde voie. Malgré les morts et la destruction, il a tenu tête à l’une des armées les plus modernes, soutenue par la moitié du monde et tolérée par le silence de l’autre. Il l’a stoppée, repoussée, contrainte à se retirer. C’est bien une victoire, incontestablement.
Et surtout, le Hamas a réveillé le monde entier face au danger du sionisme. Des États-Unis au Japon, des hommes et des femmes de toutes religions et de toutes origines ont pris conscience de cette menace. Face à la résistance de Gaza, le monde musulman s’est interrogé sur lui-même. Tandis que Gaza mourait, l’humanité s’est réveillée, la conscience s’est redressée.
Le grand poète palestinien Mahmoud Darwich a tout résumé en une phrase :
Il y avait une Palestine, il y a encore une Palestine.
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