Affaire avion militaire: un règlement à l’amiable entre Ouagadougou et Abuja 

La rédaction
14:4123/12/2025, Salı
Yeni Şafak

L’avion militaire nigérian aura passé dix jours sur le sol burkinabé. L’appareil est reparti  après l’option de l’apaisement adoptée par les autorités d’Abuja.

Alors que le Burkina Faso a dénoncé une violation de son espace aérien et immobilisé l’appareil, les autorités nigérianes ont fait profil bas pour permettre un dénouement heureux.


Dans la capitale burkinabé, les populations saluent cette solution qui arrange tout le monde.


Après quelques frictions sur l’axe Ouagadougou-Abuja, tout est rentré dans l’ordre suite au passage d’une mission diplomatique de haut niveau chez le président burkinabé.


Le 17 décembre, le ministre nigérian des Affaires Etrangères Yusuf Maitama Tuggar a conduit une délégation chez Ibrahim Traoré.


Très ouvertement, le chef de la diplomatie nigériane a présenté les excuses de son pays au Chef d’Etat Burkinabé dont le gouvernement a vivement dénoncé la violation de son espace aérien par l’avion de transport C-130 de l'armée nigériane. 


"Il est déplorable qu’il y ait eu des irrégularités dans les documents, notamment en ce qui concerne l’autorisation de survoler l’espace aérien burkinabè. C’est regrettable, et nous présentons nos excuses pour cet incident malheureux"
, a déclaré Yusuf Maitama Tuggar.

Au lendemain de cette rencontre, l’appareil militaire et ses onze membres d’équipage ont quitté le sol burkinabé.


Issouf Ouédraogo, un journaliste burkinabé estime que le Nigéria a joué à l’apaisement parce que l’étau se resserrait autour de lui.


Selon le journaliste, ce dénouement est une fois encore la preuve que le président burkinabé est un
"homme de dialogue. Il dit souvent lors de ses discours que le Burkina n’est l’ennemi d’aucun pays et je pense que c’est cette image qui a été traduite de façon pragmatique sur le terrain"
, commente M. Ouédraogo.

Il salue la diplomatie burkinabè qui selon lui, montre une certaine maturité sur le plan international.


Abdoulaye Nabalum, un acteur de la société civile se félicite aussi de cette solution mais pense qu’il faut prendre très au sérieux cet incident. Il trouve que le gouvernement burkinabé a pleinement pris ses responsabilités dans cette affaire pour mener des enquêtes en collaboration avec les deux autres pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).


D’après M. Nabalum au-delà des excuses des nigérians, la situation est revenue à la normale parce que le Burkina a fait des investigations pour bien comprendre ce qui c’est passé.  

 

Cet incident a suscité une vive réaction des trois pays constituant l’Alliance des Etats du Sahel. Le Burkina, le Mali et le Niger ont menacé d’abattre tout autre aéronef qui va violer l’espace aérien de l’AES.


Par Guillaume KERE


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