Ministre cambodgien de la Défense, Tea Seiha.
Le Cambodge cherche à organiser des négociations militaires avec la Thaïlande en Malaisie, alors que les affrontements se poursuivent le long de leur frontière commune, tandis que Bangkok insiste pour que les discussions aient lieu sur son propre territoire.
Phnom Penh a demandé que la prochaine réunion du Comité général des frontières Cambodge–Thaïlande (General Border Committee, GBC) se tienne à Kuala Lumpur, invoquant des préoccupations sécuritaires liées aux combats en cours, selon une lettre adressée par le ministre cambodgien de la Défense, le général Tea Seiha.
Dans ce courrier adressé à son homologue thaïlandais, le général Nattaphon Narkphanit, le Cambodge a réaffirmé son soutien à la tenue de la réunion du GBC mercredi, tout en estimant que le lieu devait être déplacé en dehors de la zone frontalière.
"Pour des raisons de sécurité, en raison des combats en cours le long de la frontière, cette réunion devrait se tenir dans un lieu sûr et neutre. À cet égard, la Malaisie a accepté de l’accueillir à Kuala Lumpur"
, a écrit le général Tea Seiha.
La Thaïlande a rejeté cette proposition. Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, a indiqué que la réunion du GBC se tiendrait mercredi dans la province thaïlandaise de Chanthaburi, selon le quotidien Khaosod.
Ce désaccord sur le lieu des discussions intervient après une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN, organisée lundi à Kuala Lumpur pour examiner le différend frontalier. Les deux parties avaient auparavant convenu de principe de tenir des pourparlers du GBC à l’issue de cette rencontre.
La dernière session du GBC s’était tenue en septembre dans la province cambodgienne de Koh Kong.
Parallèlement, les combats le long de la frontière se poursuivent. L’armée thaïlandaise a indiqué mardi que des affrontements étaient en cours dans quatre provinces de la région nord-est de l’Isan, précisant que ses forces menaient des tirs de soutien concentrés contre les troupes cambodgiennes, selon Khaosod.
Le ministère cambodgien de la Défense a toutefois affirmé que les forces thaïlandaises continuaient de tirer des obus d’artillerie sur le territoire cambodgien, d’après le quotidien Khmer Times.
Les bilans humains diffèrent selon les deux pays. Les autorités thaïlandaises ont fait état de la mort de 21 soldats thaïlandais et d’un civil, ajoutant que 33 autres civils avaient péri en tant qu’
"effets collatéraux de la situation"
.
De son côté, le ministère cambodgien de l’Intérieur a indiqué que 21 civils cambodgiens avaient été tués et 83 autres blessés.
Par ailleurs, la Chine a appelé ses ressortissants à éviter les zones frontalières entre le Cambodge et la Thaïlande, évoquant une
"situation sécuritaire grave"
, selon le quotidien chinois Global Times.
"Nous exhortons les deux parties impliquées dans le conflit à garantir la sécurité ainsi que les droits et intérêts légitimes des citoyens et des entreprises chinoises"
, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.
Cet avertissement de Pékin fait suite à des informations selon lesquelles un ressortissant chinois a été blessé lundi au Cambodge lors des affrontements en cours avec la Thaïlande.
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