Alors que la semaine dernière un sondage
prétendait révéler que les jeunes musulmans pratiquaient plus assidûment l’Islam que leurs aînés, j’avais prédit que ce genre d’enquêtes précédait en général l’apparition de nouvelles lois liberticides et islamophobes.
Une fois encore, les politiques français ne nous ont pas trompés. En effet, les sénateurs Républicains, e
n tête d’une droite obsédée par l’Islam,
partent désormais à la chasse… aux enfants musulmans.
Ainsi, sous prétexte de
, ils viennent de proposer un arsenal de 17 mesures qui, sous couvert de lutter contre
, ciblent en réalité la vie quotidienne, la foi, le corps et même l’enfance des musulmans de France.
Ce texte n’est pas un plan de sécurité. C’est une doctrine du soupçon généralisé. Et pour la défendre, ils envoient des personnalités supposément musulmanes comme
, incapable d’aligner deux mots en français mais qui passe pour le spécialiste autoproclamé des Frères musulmans.
L’entrisme islamiste, la sauce servie à tous les repas
Au nom d’un prétendu
— puisque le pseudo-imam vous le dit — on légitime la criminalisation des pratiques religieuses des musulmans, alors qu’aucun politique ne débourse des milliers d’euros pour participer à un dîner d’une organisation officine d’un État génocidaire. Aucun ministre, comme le fait Aurore Bergé ou Laurent Nuñez, ne se vante de se rendre chaque mois au chevet des lobbyistes sionistes malgré leurs intérêts parfaitement contradictoires avec ceux de la France concernant le Moyen-Orient.
Pourtant, il suffit de regarder comment les réseaux sionistes ont mis la main sur la politique française vis-à-vis des musulmans. Ce sont bien eux qui ont obtenu le statut de
"signaleur de confiance".
Ce sont bien eux qui organisent leurs fêtes à l’Élysée.
Les exemples peuvent se multiplier, mais il va de soi que ces haineux préfèrent faire croire aux Français que les musulmans contrôlent tout. Et pourtant, ces musulmans censés avoir le pouvoir de Superman n’ont même pas réussi à faire accepter quoi que ce soit.
Un catalogue de mesures contre les enfants musulmans
Ainsi, les sénateurs veulent interdire le foulard — obsession typiquement française — pour toutes les mineures de moins de 16 ans dans l’espace public.
où c’est déjà interdit, mais dans la rue, les transports, les parcs… partout.
En outre, ils veulent aussi interdire le voile aux mères qui accompagnent les sorties scolaires et veulent empêcher les gens de croire en Dieu quand ils sont dans un stade. De plus, ils veulent aller jusqu’à interdire le jeûne avant 16 ans,
ce qui revient tout simplement à criminaliser une pratique familiale normale pendant le ramadan.
En effet, derrière la rhétorique de la
"protection de l’enfance"
, se cache une vision étrangement sélective : l’État serait légitime pour s’immiscer dans la foi musulmane, mais reste totalement silencieux pour les autres religions.
Peut-on envisager deux secondes l’absurdité de la situation ?
Sous prétexte que des adolescents refusent de se doucher nus devant d’autres enfants — ce qui relève du simple bon sens et de la pudeur élémentaire — certains médias osent affirmer que
"la République est en danger"
. À ce niveau-là, on frôle l’hystérie collective.
Comment peut-on atteindre une telle débilité alors qu’on découvre, chaque jour ou presque, de nouvelles affaires de pédophilie qui, elles, gangrènent réellement notre jeunesse ?
Ainsi, lorsqu’il s’agit de violences sexuelles massives dans les écoles catholiques, personne ne parle, heureusement, d’interdire les écoles confessionnelles. Par ailleurs, aucun sénateur ne demande d’interdire les processions d’enfants de chœur ou les voyages pastoraux, malgré les milliers de cas documentés par la commission Sauvé — plus de 330 000 victimes en 70 ans.
Où est donc la "protection de l’enfance" quand il s’agit des crimes de l’Église ?
De même, aucune voix ne s’élève contre les créneaux de piscine réservés aux femmes juives orthodoxes dans certaines villes, pourtant existants depuis des décennies sans provoquer la moindre crise médiatique. De plus, jamais personne ne propose d’interdire la kippa au nom de la neutralité religieuse ou de la lutte contre
ou même la protection de l’enfance puisque que des enfants de 3 ans le porte. Mais pour Laurent Wauquiez, chef de file des Républicains, surtout connu pour ses dîners à 1 000 € par personne,
la priorité absolue reste la chasse au voile.
Ainsi, lorsqu’il s’agit du foulard d’une adolescente musulmane, la République se découvre soudainement une mission salvatrice.
Il paraît que c’est pour "protéger la culture française"
Autre argument avancé par ces énergumènes : la protection de la
Ainsi, ils affirment que si des enfants musulmans jeûnent, c’est pour défier la République et la laïcité. Il faut être sacrément de mauvaise foi pour prétendre que l’une des pratiques les plus courantes et les plus consensuelles du monde musulman constitue une menace pour qui que ce soit.
Par ailleurs, faut-il rappeler que les musulmans n’ont jamais demandé la suppression de Noël, des jours fériés, des crèches, ni d’aucun événement lié à la chrétienté ?
De même, chaque musulman, par obligation religieuse, doit reconnaître et respecter Jésus comme prophète. Dans ce cas-là, comment croire que les musulmans voudraient faire disparaître les chrétiens, alors que
ce sont les laïcards qui partent en guerre contre les musulmans
… et contre les chrétiens eux-mêmes ?
Une généralisation grotesque à partir de cas isolés
En outre, ce rapport repose sur un procédé constant : partir de cas marginaux pour légiférer contre une communauté entière. Un incident dans une école devient une preuve nationale. Une polémique locale sur une tenue devient une
Ainsi, au fil de ces 17 prétendues recommandations, les auteurs transforment quelques comportements individuels en menace civilisationnelle. De plus, la droite sénatoriale ne se contente pas d’interdire :
elle veut policer les corps, discipliner les familles, normaliser l’intime. Elle veut un contrôle total sur tous les musulmans, sauf ceux qui lui servent d’alibi.
Pourtant, ils parlent de liberté, mais produisent une vision où les musulmans n’en ont aucune.
Ils parlent de laïcité, mais l'utilisent comme une arme contre une seule religion.
Et, ils parlent de protection, mais la réservent exclusivement aux enfants non musulmans.
Ils confondent intégration et assimilation, comme si "habiter en France" signifiait "renier ses racines, devenir quelqu’un d’autre que ce que l’on est réellement".
Les musulmans, même pas des citoyens
Par ailleurs, ce rapport ne dit pas un mot sur :
– l’islamophobie, pourtant en explosion ;
– les discriminations systémiques ;
– les violences policières qui visent disproportionnellement les jeunes issus des quartiers ;
– l’accès à l’emploi, au logement, à la santé ;
– les attaques contre les mosquées ;
– la liberté de culte, pourtant signature même des valeurs de la République.
En effet, l’idée que les musulmans puissent être victimes n’existe tout simplement pas dans cette vision politique. Ils ne sont perçus que comme une menace à surveiller, encadrer, neutraliser. Et lorsqu’ils ont le culot de réclamer leurs droits, ils sont accusés de
"victimisation éternelle".
Un pays qui fabrique ses propres fractures
De plus, en allant jusqu’à légiférer sur le jeûne d’un adolescent ou sur le foulard d’une mère — ou même d’une adolescente — la France s’aventure dans une logique dangereuse :
celle d’un État qui choisit quels citoyens ont droit à une pleine liberté religieuse, et lesquels doivent être mis sous tutelle.
Et le plus absurde, c’est que, dans le cadre du droit pénal des mineurs, deux adolescents de 13 ans ne sont pas criminalisés lorsqu’ils ont une relation sexuelle mutuellement consentie.
En revanche, la même adolescente de 13 ans ne pourrait pas porter un simple foulard dans la rue sans être considérée comme un danger pour la République.
Autrement dit, une situation intime entre deux mineurs relève de la prévention et de l’accompagnement éducatif, tandis qu’un signe religieux devient, lui, un problème d’ordre public.
Ce contraste grotesque révèle que l’objectif n’a jamais été la protection de l’enfance :
il s’agit avant tout de contrôler le corps des jeunes musulmanes.
Ainsi, au lieu d’apaiser, ces propositions attisent la défiance. Au lieu de rassembler, elles fabriquent l’exclusion. Au lieu de protéger, elles stigmatisent. De même,
au lieu de s’attaquer aux vrais défis sociaux, économiques ou éducatifs, la classe politique française préfère construire une menace imaginaire pour masquer ses propres échecs.
Et dans ce cas, on peut se demander si ces mesures servent réellement à protéger la République. En réalité, elles ne protègent que ceux qui font carrière en instrumentalisant la peur de l’Islam.
Tant que les responsables politiques continueront de légiférer contre des millions de citoyens sur la base de fantasmes, de cas isolés et d’obsessions idéologiques,
la France ne combattra pas le séparatisme : elle le fabriquera.
D’ailleurs, le sondage IFOP a le mérite, à défaut d’apaiser, de démontrer que toutes les mesures restrictives prises jusqu’à présent ont
inévitablement entraîné… la résistance.