Il suffit de regarder les débats régionaux pour mesurer le changement de ton. Il y a à peine deux mois, on parlait encore des objectifs d’Israël vis-à-vis du Liban et de la Syrie, de son projet du "Grand Israël" . Le tableau était sombre. Aujourd’hui, c’est un tout autre sujet qui occupe les discussions. Plus précisément, les Israéliens eux-mêmes se demandent : faut-il que les soldats turcs viennent à Gaza ou non ? Je pense que la réunion 8+1 à New York, entre le président Erdoğan et le président
Il suffit de regarder les débats régionaux pour mesurer le changement de ton. Il y a à peine deux mois, on parlait encore des objectifs d’Israël vis-à-vis du Liban et de la Syrie, de son projet du
. Le tableau était sombre. 
Aujourd’hui, c’est un tout autre sujet qui occupe les discussions. Plus précisément, les Israéliens eux-mêmes se demandent : faut-il que les soldats turcs viennent à Gaza ou non ?
Je pense que la réunion 8+1 à New York, entre le président Erdoğan et le président américain Trump, ainsi que le plan en 20 points de Trump révélé par la suite, ont changé les équilibres. J’appelle cela la 
 d’Israël. L’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon, affirme que 
"le projet du Grand Israël a explosé". D’autres vont jusqu’à dire qu’"Israël est en train de perdre sa magie".
C’est le tableau actuel. L’ordre régional n’est toujours pas établi, aucun système consolidé ne s’est imposé. Par conséquent, l’équilibre des forces reste instable. Dans deux mois, nous pourrions faire face à un tout autre paysage.
La clique Baasiste toujours active au sein du SDG
Israël, comme à son habitude, s’essaie encore. Il a rompu le cessez-le-feu à Gaza et poursuit ses attaques. 
(Trump a déclaré qu’Israël répondait à une attaque du Hamas et que "le cessez-le-feu se poursuivait".)
 L’État hébreu n’a pas perdu son intérêt pour la Syrie. D’un côté, il poursuit des négociations avec Damas pour un accord de sécurité frontalière. 
(Un responsable israélien a confié à Al-Hadath qu’un futur accord avec la Syrie prévoyait une présence commune israélo-américano-syrienne au mont Hermon.) 
De l’autre, il tente de séduire le SDG.
Les discussions Syrie-Israël, les pourparlers Damas-SDG et le 
"Processus pour une Türkiye sans terrorisme"
 sont des dynamiques directement liées. Pour s’intégrer, le SDG attend le résultat des négociations israélo-syriennes 
, tandis que le PKK attend la clarification du dossier syrien pour déposer les armes. Une vérité s’impose : dans de tels dossiers sensibles, jouer avec le temps ouvre la porte aux provocations. C’est pourquoi la déclaration du leader du MHP, Devlet Bahçeli, disant que
 "la mécanique du complot est à l’œuvre"
, n’est pas une surprise. Mais nous reviendrons sur ce point. Restons sur le SDG.
Les discussions entre Damas et le SDG se poursuivent, mais certaines factions cherchent à les saboter. Le 4 août, j’avais déjà mentionné la 
dans cette colonne. Ce groupe baasiste au sein de l’organisation terroriste reste actif. Des acteurs identifiés en Israël tentent eux aussi d’influencer le SDG. Parfois, c’est l’Iran, parfois la France, qui brouillent les cartes. Le SDG, de son côté, ne veut pas perdre ses acquis en Syrie.
Washington met la pression sur Israël et le SDG
Dans les négociations, le SDG a renoncé à son exigence d’intégration totale. Il dit désormais être prêt à une intégration au niveau des divisions. Le sujet reste flou. Le SDG ne respecte pas non plus ses engagements : il n’a toujours pas remis les postes-frontières à Damas, ni quitté Deir ez-Zor — une région à majorité arabe, riche en pétrole, et considérée comme un coin stratégique du fantasme israélien appelé
Les États-Unis, sur la question syrienne, se trouvent sur une ligne proche de celle de la Türkiye. Thomas Barrack avait déjà conseillé au SDG de 
. Cette fois, c’est un avertissement venu de CENTCOM : 
"Complétez votre intégration avant la fin de l’année, nous ne resterons pas ici éternellement." 
(On dit que Washington aurait adressé un message similaire à Israël : 
"Clôturez le dossier syrien avant la fin de l’année."
)
La position d’Ankara est claire : dans un cadre garantissant 
, l’unité politique et le pluralisme de la Syrie, un accord raisonnable entre Damas et le SDG serait bienvenu. En revanche, l’idée d’une fédération reste hors de question. La géographie et la démographie de la Syrie ne s’y prêtent pas.
Pourquoi l’organisation s’est-elle retirée de Türkiye ?
Venons-en au 
"Processus pour une Türkiye sans terrorisme".
 On pensait que le processus s’essoufflait. En cause : le PKK, qui conditionnait l’abandon des armes à l’accélération des travaux de la Commission parlementaire et à l’établissement de garanties judiciaires contre toute poursuite. Le groupe exigeait également que des membres de la Commission rencontrent Abdullah Öcalan sur l’île d’Imralı. Et, bien sûr, il attendait que la situation syrienne se stabilise.
Plus le processus s’étire dans le temps, plus il devient vulnérable aux provocations. À la suite de certaines déclarations et manifestations à Diyarbakır, le leader du MHP, Devlet Bahçeli, a lancé un message fort : 
"La mécanique du complot est à l’œuvre",
 a-t-il dit, tout en rejetant les
 "revendications maximalistes".
 Le président Erdoğan a, lui aussi, déclaré qu’il discuterait de ces questions avec le DEM. Après ces prises de position, on observe une nouvelle dynamique dans le processus.
Le 26 octobre, la direction du PKK a annoncé que ses membres quittaient la Türkiye, en abandonnant leurs armes lourdes. Ce geste a été interprété comme une marque d’attachement au processus. Il peut aussi être vu comme une tentative d’accélérer le travail de la Commission parlementaire.
Le chef du MIT, İbrahim Kalın, devrait prochainement informer la Commission parlementaire sur l’évolution du processus. Cela pourrait constituer un tournant. Le président du Parlement, Numan Kurtulmuş, avait déclaré qu’ils attendaient un rapport positif des services de renseignement concernant le désarmement pour permettre à la Commission d’agir. Nous saurons, à la lumière de cette réunion, si les avancées du PKK satisfont Ankara.
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