Le ciblage à Doha, au Qatar, par l’occupant sioniste et génocidaire Israël de la délégation du Hamas venue discuter des propositions de cessez-le-feu aux États-Unis signale à la fois une nouvelle étape dans son agressivité et l’entrée en choc des équilibres régionaux.
Ce choc constitue d’ores et déjà un avertissement et un signal d’alarme quant au fondement de sécurité et de légitimité sur lequel reposent surtout les pays du Golfe.
La réalité selon laquelle la grande puissance qu’ils considéraient comme alliée, voire protectrice, n’est pas seulement incapable de les protéger mais est elle-même à l’origine de la menace est devenue évidente avec cette attaque. Personne ne laisse entendre que l’attaque israélienne contre le Qatar se serait déroulée à l’insu des États-Unis. Qui plus est, le Qatar entretient des relations très étroites avec les États-Unis et la délégation de négociation du Hamas n’est pas à Doha pour s’opposer volontairement à Washington.
Pour autant, le silence des États-Unis face à l’agressivité israélienne ne signifie pas nécessairement que les États-Unis soient l’otage d’Israël. Dans les relations Israël-États-Unis, c’est exactement l’inverse qui est vrai. On peut interpréter le fait que l’attaque israélienne ait été, au mieux, tolérée, comme la manière dont les États-Unis dictent aux parties les nouvelles limites de leur prétention à l’hégémonie régionale. Comme l’a souvent rappelé l’ancien officier américain Scott Ritter — remarque qui revient en force après l’attaque contre le Qatar — :
Ces paroles formulent, de façon crue et réaliste, ce que les États-Unis entendent par amitié, alliance et puissance. L’histoire des relations passées des États-Unis avec leurs alliés fournit d’innombrables exemples confirmant cette vision. Les États-Unis n’agissent ni par vertu, ni par bonté, ni par loyauté ; ils envisagent la relation comme une hiérarchie de domination. Ceux qui nouent une alliance avec eux peuvent entretenir d’autres attentes ou rêves — peu importe si cela plaît aux États-Unis.
Même au sein de l’opinion publique américaine, le soutien à Israël diminue progressivement ; les États-Unis n’ont donc aucune dette de loyauté envers Israël non plus. C’est pourquoi il faut adresser directement à Washington les critiques ou les appels à sanctions contre Tel-Aviv. Si l’attaque récente contre le Qatar constitue un test de limites, la réponse des parties mises à l’épreuve déterminera si elles acceptent leur position actuelle dans cette relation ou si elles manifestent la volonté de s’en extraire.
L’opportunité semble s’être ouverte lorsque l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue arabe ont tenu, à la suite de l’attaque contre le Qatar, un sommet conjoint extraordinaire. Tous les pays islamiques et arabes ont déclaré qu’ils considéraient l’attaque contre le Qatar comme une attaque dirigée contre eux et ont proclamé leur solidarité avec Doha. Ils ont témoigné d’un niveau de conscience plus élevé, reconnaissant que l’attaque contre le Qatar pouvait annoncer une série d’attaques visant également d’autres États.
Tous les dirigeants ont vivement critiqué, maudit et condamné Israël. Pourtant, comme d’habitude, aucun résultat concret différent n’en est ressorti. Israël a lancé une attaque terrestre d’occupation sur Gaza pendant le sommet des pays islamiques à Doha : dans les premières heures, plus de 50 civils, dont des enfants, ont été tués, des dizaines de milliers de bâtiments ont été détruits, et Israël poursuit, avec insolence, sa provocation envers le monde islamique.
Aujourd’hui, le soutenir est une démarche bien plus efficace et pertinente que la simple reconnaissance d’un État palestinien. Cela signifierait, de surcroît, que le monde islamique refuse d’accepter publiquement l’humiliation qu’on lui inflige.
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