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La part des élèves de 15 ans qui envisagent une carrière d'infirmière a diminué dans la moitié des pays de l'OCDE entre 2018 et 2022, alors que les besoins augmentent, indique une étude basée sur l'enquête PISA et publiée vendredi.
Cette étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'appuie sur les résultats 2018 et 2022 de l'enquête PISA, qui a évalué les compétences de jeunes de 15 ans en mathématiques, lecture et sciences dans 81 systèmes éducatifs.
Il était demandé à ces jeunes d'indiquer le métier qu'ils pensaient exercer aux alentours de leurs 30 ans. En moyenne dans les pays de l'OCDE, la part des élèves de 15 ans qui ont dit envisager de devenir infirmier(e) est passée de 2,3% en 2018 à 2,1% en 2022, selon cette étude.
La diminution est particulièrement marquée aux États-Unis, au Canada, en Norvège, au Danemark ou au Royaume-Uni. L'intérêt pour les études d'infirmières a toutefois augmenté au Japon, en Corée du Sud ou en Espagne.
Après la pandémie de Covid-19, qui a mis en lumière un manque chronique de soignants partout dans le monde, plusieurs pays de l'OCDE ont décidé
"d'augmenter le nombre de places"
en études de santé pour faire face aux besoins croissants et anticiper de futures épidémies, observe l'OCDE.
Mais de telles politiques supposent aujourd'hui
"d'attirer davantage"
de jeunes candidats qualifiés.
Or la crise sanitaire a mis en évidence les difficiles conditions de travail, l'épuisement professionnel et la faible rémunération des professionnels de santé, provoquant une désaffection pour ces carrières.
Les auteurs de l'étude jugent donc "
essentiel"
d'améliorer la rémunération et les conditions de travail de ces professionnels, et suggèrent de veiller à ce que la croissance des salaires des infirmières
"suive au moins l'inflation"
et les rémunérations d'autres travailleurs de niveau d'études équivalent.
Il faudra aussi
"attirer plus de candidats masculins"
plus de 90% des aspirants infirmiers sont des femmes. L'OCDE préconise d'améliorer l'orientation et de lutter contre les stéréotypes de genre, qui font percevoir ce métier comme une profession de femmes.
Les pays de l'OCDE pourraient être de plus en plus tentés de recruter à l'étranger, mais cela risque
"d'aggraver les pénuries de soignants"
dans les pays d'origine, note encore l'OCDE.
La capacité des pays qui
"exportent"
des infirmières, comme l'Inde et les Philippines,
"n'est pas illimitée",
pointe-t-elle, appelant à mettre en place une
"gestion équitable"
et "
éthique"
de ces recrutements internationaux.
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