
Les investissements mondiaux dans l’hydrogène propre dépassent 110 milliards de dollars pour 510 projets. La Chine renforce sa position de leader mondial en électrolyse et l’Amérique du Nord se distingue pour l’hydrogène à faible émission. Malgré plus de 1 700 projets annoncés, certains ont été annulés ou retardés. La demande mondiale devrait atteindre 8 millions de tonnes d’ici 2030, portée par l’UE, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. La mise en œuvre de politiques efficaces pourrait augmenter la capacité globale à 6 millions de tonnes.
Plus de 1 700 projets d’hydrogène propre ont été annoncés, mais le nombre de nouvelles annonces diminue en raison de la maturité des projets existants. Au cours des 18 derniers mois, plus de 50 projets à faible probabilité de mise en œuvre ont été annulés, dont 80 % étaient des initiatives de production d’hydrogène renouvelable à un stade précoce. La capacité annuelle promise de 6 millions de tonnes voit déjà 1 million de tonnes en production effective.
Chine et Amérique du Nord, leaders de la production
La Chine détient plus de la moitié de la capacité d’hydrogène renouvelable promise et est leader mondial dans l’installation d’électrolyseurs, ayant multiplié par six sa capacité opérationnelle depuis 2022.
La production d’hydrogène à faible émission en Amérique du Nord se distingue également. Les accords de vente fermes jouent un rôle clé dans l’avancement des projets, avec 3,6 millions de tonnes par an d’engagements, soit environ 60 % de la capacité promise.
Les principaux usages de l’hydrogène propre concernent le raffinage et la production d’ammoniac, particulièrement en Europe, tandis que le Japon et la Corée du Sud privilégient l’intégration de l’ammoniac propre dans la production d’énergie. L’IEA prévoit une demande mondiale de 8 millions de tonnes d’hydrogène propre d’ici 2030 dans l’UE, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud. En Chine, les projets visent à répondre à une demande interne de 2 millions de tonnes.
Le rapport de l’IEA indique que la demande mondiale d’hydrogène a atteint environ 100 millions de tonnes en 2024 (+2 %), mais que les projections de capacité ont été révisées à la baisse pour la première fois : 37 millions de tonnes en 2030 contre 49 millions prévues précédemment, principalement en raison d’annulations ou de retards dans les projets d’électrolyse.
Perspectives et politiques
La production actuelle d’hydrogène à faible émission reste marginale (<1 %), mais pourrait atteindre 4 % d’ici 2030. Les projets existants et les décisions d’investissement devraient porter la capacité à 4,2 millions de tonnes par an, soit une multiplication par cinq par rapport à 2024.
L’extension à 6 millions de tonnes d’ici 2030 reste possible si des politiques efficaces sont mises en œuvre. Les défis incluent les coûts élevés, l’incertitude de la demande, l’absence de cadre réglementaire clair et le développement lent des infrastructures.