Crédit Photo : FREDERICK FLORIN / AFP
La société McPhy, pionnière de l'hydrogène vert en France, se retrouve dans une impasse financière et annonce une procédure de liquidation judiciaire.
La société française McPhy, qui avait inauguré en 2024 la première usine d’électrolyseurs de France destinée à produire de l’hydrogène vert, a annoncé, jeudi, être contrainte à la liquidation judiciaire.
En difficulté financière depuis son lancement, l’entreprise, basée près de Belfort, n'a pas réussi à attirer de nouveaux clients, malgré les grandes ambitions de son projet.
Le mois dernier, McPhy avait entamé une procédure de conciliation, offrant jusqu'au 9 mai à des repreneurs potentiels la possibilité de manifester leur intérêt. Cependant, dans un communiqué daté de mercredi soir, la société a annoncé qu'aucune offre n'avait été reçue.
"En conséquence, la société McPhy fera l'objet d'une procédure de liquidation judiciaire"
, a précisé le communiqué. McPhy a toutefois exprimé l'espoir d'une reprise partielle sous certaines conditions.
L'usine de McPhy, installée à Foussemagne, près de Belfort, est la première en France dédiée à la fabrication d’électrolyseurs pour l’hydrogène vert, une énergie propre permettant de décarboner l'industrie et les transports lourds. Malgré ce positionnement stratégique, l'entreprise a dû revoir de manière significative ses prévisions de chiffre d'affaires pour 2024.
McPhy, tout comme d'autres start-ups françaises spécialisées dans les électrolyseurs telles qu'Elogen ou Genvia, a vu ses perspectives de croissance limitées par une demande qui ne suit pas le rythme attendu. Le mois dernier, le gouvernement français a été contraint de réviser à la baisse ses objectifs de production d’hydrogène bas-carbone pour la période 2030-2035.
L’hydrogène vert faisait partie d’une stratégie ambitieuse lancée par Paris en 2020, avec la mise à disposition de 9 milliards d'euros pour développer cette filière industrielle, soutenue également par Bruxelles. L’usine McPhy avait reçu une première tranche d’aide publique de 28 millions d'euros, sur un total de 114 millions promis par l'Union européenne.
Fondée il y a une quinzaine d'années à partir des recherches du CNRS et du Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA), McPhy comptait, en 2024, 260 employés répartis en France, en Italie et en Allemagne. Malgré l’engouement autour de l’hydrogène, la société n'a pas pu surmonter les défis du marché.
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