Certains corps sont exhumés par l'armée israélienne qui cherche des dépouilles d'otages, d'autres sont enterrés à la hâte, parfois dans les hôpitaux ou les écoles. À Gaza, même les corps ne sont pas en paix.
Dans le district d'Al-Tuffah de la ville de Gaza, au nord du territoire palestinien, des corps enveloppés dans des linceuls émergent d'un sol chahuté. L'armée a investi le site avec des bulldozers, selon un photographe de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux il y a plusieurs jours.
L'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
"Leurs âmes tremblaient"
Depuis l'école du gouvernorat de Deir Al-Balah (centre de la bande de Gaza) où elle vit avec de nombreuses autres personnes déplacées par la guerre, Saida Jaber se souvient du moment où elle a vu des images du cimetière détruit du camp de Jabaliya sur les réseaux sociaux.
Il a fallu faire au plus simple.
Dans une école devenue abri pour déplacés du camp de réfugiés de Maghazi (centre), une femme pose la main sur le sol. Sa fille est enterrée là.
Un homme qui s'approche du site affirme que 50 corps y sont inhumés à raison de trois ou quatre corps dans chaque tombe, leurs noms inscrits sur une brique ou sur un mur adjacent.
"Mourir de chagrin"
Depuis le début du conflit, les journalistes de l'AFP ont vu des fosses communes dans toute la bande de Gaza. Y compris dans l'hôpital Al-Chifa où des corps ont été portés en terre par rangées, les tombes séparées par des pierres ou des branches d'arbres plantées dans le sol.
Déplacée à Deir Al-Balah, Saida Jaber veut pour sa part retourner à Jabaliya pour vérifier que ses proches y sont toujours enterrés.
Je mourrais de chagrin s'ils ont été emportés.