L’ancien dirigeant d’Ennahdha Abdelhamid Jlassi, arrêté depuis février 2023 dans l’affaire de complot contre l’État.
Abdelhamid Jlassi, détenu pour "complot contre la sûreté de l'État", a entamé une grève de la faim en prison, selon un communiqué de sa famille.
L'épouse de Jlassi, Monia Ibrahim, ancienne membre de l'Assemblée nationale constituante, a publié ce bref communiqué sur la plateforme Facebook, le réseau social de l’entreprise américaine META, lundi.
Elle a déclaré que
"Abdelhamid Jlassi a entamé une grève de la faim"
, ajoutant que cette grève vise à
"défendre la dignité de la nation et la dignité humaine"
.
Jlassi, âgé de 65 ans, a été emprisonné pendant plus de 16 ans sous la présidence de Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011), ancien président tunisien, pour son activisme politique. Le 19 avril dernier, il a été condamné à 13 ans de prison dans l'affaire dite de
"complot contre la sûreté de l'État"
.
"Atteinte à la sûreté de l'État"
L'affaire remonte à février 2023, lorsque des personnalités politiques de l'opposition, des avocats et des militants de la société civile ont été arrêtés et inculpés de plusieurs chefs d'accusation, notamment de
"tentative de trouble à l'ordre public et d'atteinte à la sûreté de l'État"
, d'
"espionnage au profit d'entités étrangères"
et d'
"incitation au chaos ou à la rébellion".
En avril dernier, le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison provisoires allant de 4 à 66 ans pour 37 prévenus dans cette affaire. Vingt-deux d'entre eux étaient présents et quinze ont été jugés par contumace. Ces condamnations ont fait l'objet d'un appel.
Les autorités tunisiennes affirment que l’ensemble des personnes poursuivies font l’objet de procédures conformes au cadre légal, rejetant toute accusation d’acharnement judiciaire et assurant que les décisions des tribunaux reposent exclusivement sur des éléments de preuve et non sur des considérations politiques.
Les forces d'opposition, notamment le Front de salut national, estiment que cette affaire est politiquement motivée et instrumentalisée pour régler des comptes avec des adversaires politiques.
Les avocats de la défense contestent la validité des charges retenues contre leurs clients.
Parmi les principaux accusés figurent Ridha Belhaj, homme politique et ancien chef de cabinet de la présidence, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, et Ghazi Chaouachi, ancien ministre, Noureddine Bhiri, cadre du mouvement Ennahda.
Vendredi, l'équipe de défense de Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahda et ancien président du Parlement tunisien, a annoncé qu'il avait entamé une grève de la faim illimitée en solidarité avec Jawhar Ben Mbarek, chef du Front de salut national.
Ben Mbarek, détenu à la prison de Belli, dans le gouvernorat de Nabeul, a entamé une grève de la faim illimitée le 29 octobre pour protester contre son arrestation dans le cadre du dossier du
"complot contre la sûreté de l'État"
.
#Tunisie
#grêve de la faim
#démocratie
#liberté