Afrique de l'Est: El Niño pas responsable des pluies torrentielles

12:5524/05/2024, Cuma
AFP
Scène de vie quotidienne dans une zone inondée à Garissa, Kenya, le 9 mai 2024. Selon une étude, le phénomène El Nino n'est pas lié à ces inondations.
Crédit Photo : Luis Tato / AFP
Scène de vie quotidienne dans une zone inondée à Garissa, Kenya, le 9 mai 2024. Selon une étude, le phénomène El Nino n'est pas lié à ces inondations.

Il n'y a "aucune preuve" que le phénomène El Niño ait eu une influence sur les pluies diluviennes qu'a connues cette année l'Afrique de l'Est, affirme une étude du réseau de scientifiques World Weather Attribution (WWA) publiée vendredi.

Ils concluent en revanche que le réchauffement climatique est bien
"l'un des facteurs"
de ces pluies extrêmes, mais sans avoir nécessairement été déterminant.

La grande saison des pluies, entre mars et mai, a été plus intense que la normale dans cette partie du continent, tuant plus de 500 personnes, notamment au Kenya et en Tanzanie, et déplaçant des centaines de milliers d'autres.


Des chercheurs avaient auparavant estimé qu'un épisode du phénomène climatique El Niño, débuté mi-2023, avait exacerbé les précipitations. El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres.

Fin 2023, d'autres inondations ayant touché l'Afrique de l'Est avaient, elles, été attribuées par des chercheurs au dipole de l'océan Indien, un autre phénomène climatique naturel. Celui-ci découle d'un écart de températures à la surface de la mer entre les zones occidentales et orientales de l'océan Indien.


Mais
"les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve qu'El Niño ou le dipole de l'océan Indien ont eu une quelconque influence"
sur les pluies extrêmes de cette année, affirme l'étude du WWA, dont les travaux visent à établir rapidement le rôle potentiel du réchauffement climatique dans des événements météorologiques extrêmes.

Les scientifiques ont étudié des données et des modèles climatiques pour tenter d'établir comment les pluies ont évolué entre l'ère pré-industrielle et aujourd'hui.

"L'estimation la plus vraisemblable est que le réchauffement climatique a rendu cet événement (les pluies diluviennes de cette année, ndlr) deux fois plus probable et 5% plus intense"
, disent-ils, tout en mettant en garde contre une
"large incertitude mathématique"
dans ces résultats.

L'étude couvre les
"30 jours de pluies les plus élevés"
de cette saison des pluies, et les chercheurs soulignent que
"de fortes pluies vont continuer à s'intensifier dans la région"
à l'avenir.

Les scientifiques appellent donc les gouvernements de la région à améliorer leurs infrastructures et à protéger leurs écosystèmes, notamment dans les zones densément peuplées.

L'Afrique de l'Est et la Corne de l'Afrique font partie des régions terrestres les plus vulnérables au réchauffement climatique, alors que le continent africain ne contribue qu'à une partie minime des émissions de la planète.


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