La militante propalestinienne Amira Zaiter menacée d'exclusion par son École d'infirmière

10:016/12/2024, vendredi
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La militante propalestinienne, Amira Zaiter.
Crédit Photo : AA /
La militante propalestinienne, Amira Zaiter.

La militante propalestinienne Amira Zaiter est menacée d'exclusion par l'École d'infirmière au sein de laquelle elle poursuivait des études avant d'être condamnée pour des publications en ligne.

Interrogée jeudi par Anadolu, la jeune femme indique avoir été dans un premier temps convoquée par la direction de l'institut fin novembre, avant qu'il ne lui soit notifié qu'une procédure disciplinaire était engagée à son encontre.


Dans le détail, elle explique que son école, qui refuse qu'elle assiste aux cours depuis sa sortie de prison le 4 novembre, considère que sa présence
"nuit aux cours, à l'image et au bon fonctionnement de l'établissement".

"Ma condamnation a bien évidement un impact sur ma vie personnelle. Je suis étudiante en soins infirmiers. J'ai été suspendue, je vais prochainement être convoquée à une section disciplinaire et je risque d'être exclue de ma formation"
, a-t-elle détaillé.

Depuis son incarcération, Amira Zaiter considère, à ce propos,
"qu'il y a vraiment un acharnement"
sur sa personne avec
"une forme de surveillance constante"
de ses prises de positions sur
"ce qui est en cours à Gaza".

Et de préciser:
"Je dois faire vérifier mes tweets par mes avocats".

Je ne peux pas m'exprimer librement au risque qu'il y ait une seconde plainte contre moi.

De son côté, son avocat, Maître Kada Sadouni estime que la peine infligée à sa cliente
"est largement disproportionnée"
, rappelant à ce propos qu'elle est
"la seule personne, depuis le 7 octobre 2023, qui a été placée en détention provisoire pour de tels faits".

De fait, et pour faire échos au débat politique de ces derniers jours, il appelle de ses vœux, à l'abrogation du délit d'apologie du terrorisme afin qu'il soit réintroduit dans le droit de la presse.

"Il y a un débat à l'Assemblée nationale par rapport à ce délit d'apologie du terrorisme. Il y a un célèbre magistrat, le magistrat Trévidic, qui a traité toute sa vie des dossiers concernant la lutte contre le terrorisme, qui a lui-même indiqué que ce délit, en rentrant dans le droit commun donc 'apologie du terrorisme', sortant du droit de la presse est utilisé de manière politique. Il y a un dévoiement de cette infraction. Et moi, mon opinion de juriste, c'est très simple: il faudrait que ce délit soit supprimé et qu'il soit réintégré dans le délit de la presse afin d'éviter que des personnes, pour des opinions, se retrouvent en détention, comme ça a été le cas de Mme Zaiter"
, explique l'avocat au barreau de Nice.

Selon lui, cette modification législative
'aurait tout changé"
pour Amira Zaiter et lui
"aurait évité une détention provisoire de 46 jours".

Pour rappel, la jeune femme de 34 ans, a été condamnée le 4 novembre dernier à une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis notamment pour des faits qualifiés d'apologie du terrorisme et d'incitation à la haine, en raison d'une série de publications diffusées sur son compte X et dont certaines rendaient hommage à des figures du Hamas.

Incarcérée depuis le 19 septembre à la maison d'arrêt de Nice, elle a été libérée après le délibéré du tribunal judiciaire de Nice, et doit désormais purger sa peine sous bracelet électronique.


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