Le religieux arménien suspecté de tentative de coup d'Etat, Mikael Adjaphanyan.
En Arménie, la sécurité nationale a tenté d'arrêter l’archevêque Mikael Adjaphanyan dans la résidence du Catholicos Garéguine II, deux jours après l’annonce d’une tentative présumée de coup d’État. L’homme d’Église est accusé d’appels à l’usurpation du pouvoir et de tentative de renversement de l’ordre constitutionnel. Cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par les critiques récurrentes de l’Église envers le Premier ministre Nikol Pachinian depuis la guerre perdue contre l’Azerbaïdjan en 2020.
Des agents de la sécurité nationale arménienne se sont rendus vendredi à la résidence du Catholicos de tous les Arméniens, Garéguine II, pour arrêter l’archevêque Mikael Adjaphanyan. Cette intervention survient deux jours après l’annonce par les autorités d’un complot présumé visant à renverser le gouvernement.
Selon le quotidien Hraparak, les forces de l’ordre ont pénétré dans l’enceinte de l’Église Mère d’Etchmiadzin, siège spirituel et administratif de l’Église apostolique arménienne (EAA). L'avocat Migran Poghosyan, témoin de la scène, a déclaré que les agents recherchaient des informations sur Adjaphanyan, chef du diocèse de Chirak, attendu à une réunion prévue plus tard dans la journée.
L’archevêque fait désormais l’objet de poursuites pénales pour appels publics à l’usurpation du pouvoir, atteinte à l’intégrité territoriale, renoncement à la souveraineté et tentative de renversement violent de l’ordre constitutionnel. Ces chefs d’accusation sont passibles de cinq ans d’emprisonnement.
Le Catholicos Garéguine II réclame la démission du Premier ministre Nikol Pachinian depuis la défaite de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan lors du conflit de 2020. En 2023, des manifestations de masse menées par l’archevêque Bagrat Galstanyan, figure du mouvement d’opposition
"Sainte Lutte"
, avaient aussi exigé la démission du chef du gouvernement. Galstanyan a été arrêté mercredi, en même temps que plusieurs de ses partisans.
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