Crédit Photo : Peter PARKS / AFP
Des personnes passent devant un panneau électronique indiquant l'indice Heng Seng à Hong Kong le 7 avril 2025.
Les Bourses en Asie ont dévissé lundi, tandis que Wall Street s’orientait vers un nouveau plongeon, dans des marchés paniqués par l’offensive douanière de Donald Trump et les représailles chinoises.Les cours du pétrole s’enfoncent de 3 %, à des niveaux jamais vus depuis quatre ans.
Tokyo, Sydney, Hong Kong… lundi noir sur les Bourses
Vers 03H00 GMT, à la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei perdait 6,47 % à 31.591 points après avoir chuté de 8 % une heure auparavant. L’indice élargi Topix lâchait 6,5 %.
À Séoul, l’indice Kospi abandonnait 4,3 %. Sydney cédait 3,7 % après avoir chuté d’environ 6 %. Taïwan perdait près de 10 %.
Fermés vendredi pour jour férié, les marchés chinois plongeaient à leur tour : l’indice hongkongais Hang Seng dévissait de 9,5 % à 20.780 points, l’indice composite de Shanghai perdait 5,71 % et celui de Shenzhen 7,83 %.
Après une première salve de 10 % de droits de douane américains entrés en vigueur samedi, de nouvelles majorations s’appliqueront dès mercredi à des dizaines de pays, dont la Chine (34 %), le Japon (24 %), la Corée du Sud (25 %), le Vietnam (46 %)…
Les marchés financiers redoutent une escalade. Pékin a déjà riposté par des surtaxes de 34 % sur les produits américains, effectives dès le 10 avril.
"La guerre commerciale est plus vaste et plus généralisée (que sous le premier mandat de Trump)"
, avertit Lloyd Chan, analyste chez MUFG. Il prévient:
Le risque d’une guerre commerciale mondiale à grande échelle s’accroît. L’impact négatif et l’incertitude pèseront sur l’économie mondiale en réduisant les échanges et les investissements.
Avec l’annonce chinoise,
"il est clair qu’il s’agit d’une guerre économique brutale"
, commente Stephen Innes, de SPI Asset Management.
"Ce n’est plus seulement un conflit commercial, mais une refonte systémique de l’ordre économique mondial"
, estime-t-il.
"Si la semaine dernière n’était qu’un début, on pourrait avoir un bain de sang sur les marchés".
Il ajoute que Pékin pourrait laisser le yuan se déprécier pour soutenir ses exportateurs, mais
"cela ouvrirait la voie à une volatilité accrue des devises et risquerait de provoquer des sorties de capitaux".
La tech souffre, Alibaba s’effondre
Les groupes liés aux semiconducteurs, affectés par le risque de désorganisation des chaînes de production électroniques en Asie, poursuivaient leur chute à Tokyo : Advantest (-9,44 %) et Sumco (-14,38 %).À Hong Kong, Alibaba dégringolait de 12 %, après la fin de l’exemption douanière pour les petits colis à destination des États-Unis. JD.com reculait de 11 %.
Les fournisseurs d’Apple, comme le Taïwanais Foxconn, perdaient également du terrain (-10 %).
Vers un nouveau plongeon à Wall Street
Les contrats à terme sur le Dow Jones et le S&P 500 décrochent, laissant présager une poursuite de la débâcle. La semaine dernière, le Dow Jones avait chuté de 9,26 % en deux jours, et le S&P 500 de 10,52 %, effaçant près de 6.000 milliards de dollars de capitalisation.
"C’est une débâcle auto-administrée par Trump. La logique de la douleur passagère pour les marchés est complètement erronée"
, estime Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.
"Jusqu’à présent, l’équipe de Trump ne recule pas (...) Il est clair que Washington utilise les difficultés du marché comme levier, et non comme un signal pour changer de cap"
, abonde Stephen Innes.
Pétrole au plus bas depuis 2021
Vers 03H00 GMT, le baril de WTI perdait 2,40 % à 60,49 dollars. Il est brièvement passé sous la barre des 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021, affichant une perte de plus de 16 % depuis mercredi. Le Brent de la mer du Nord cédait 2,47 %, à 63,96 dollars.
"Le moral du marché s’est effondré face aux craintes croissantes que la guerre commerciale n’entraîne une récession mondiale et un ralentissement de la demande pétrolière"
, observe Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.
L’Opep+ a d’ailleurs annoncé l’annulation de ses réductions de production prévues pour mai.
Valeurs refuge: yen et obligations plébiscités
Signe d’un mouvement massif d’aversion au risque, les taux des obligations d’État américaines et japonaises à dix ans baissent, preuve d’une forte demande.
Le yen, considéré comme une valeur refuge, s’appréciait de 0,3 % face au dollar, à 146,48 yens pour un dollar. L’or se stabilisait (-0,4 % à 3.025 dollars l’once), restant proche de ses records atteints jeudi.
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