Un journaliste lors de la soirée électorale du parti au pouvoir Renaissance pendant l'anonce résultats du second tour des élections législatives sont attendus à Paris le 7 juillet 2024.
La "clarification" promise par le président français Emmanuel Macron après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale a accouché d'un parlement fragmenté en trois blocs, plongeant le pays dans la plus grande "confusion", selon la presse française lundi.
"'La clarification' qu’il appelait de ses vœux précipite la France, et sans doute pour longtemps, dans la plus grande confusion"
, relève le quotidien national Le Figaro, classé à droite.
Même constat dans Le Parisien-Aujourd'hui en France:
"Emmanuel Macron avait promis une clarification, il faudra patienter! La situation est plus nébuleuse et confuse encore à l'issue de ces élections législatives (...)
Et de poursuivre:
Perplexes devant des résultats dont ils comprennent qu'ils rendent l'Assemblée ingouvernable, les Français ont bien du mal à voir vers quoi on se dirige.
Créant la surprise, l'union de la gauche est arrivée légèrement en tête du second tour des élections législatives dimanche, devant le camp présidentiel et l'extrême droite, dont l'élan a été freiné par la mise en place d'un
"front républicain"
caractérisé par des désistements stratégiques et des alliances en vue de faire barrage à l'extrême droite.
Mais ni l'alliance des gauches (autour de 180 sièges), ni le bloc du président Macron (autour de 160 sièges), ni l'extrême droite (plus de 140 sièges) ne peuvent atteindre, seuls la majorité absolue (289 députés).
Le 9 juin,
"le coup de tête du président, touché par le résultat des européennes (lors desquelles le camp présidentiel a été largement devancé par l'extrême droite, ndlr), entraîne le pays dans une période d'instabilité",
écrit le quotidien régional du Sud-est, La Provence. Et de s'interroger:
Aucun parti ne domine. Personne ne pourra appliquer son programme. Qui pour gouverner ?
Plus que jamais, le
"flou persiste sur les alliances à venir et le futur Premier ministre"
, souligne à l'autre bout du pays la Voix du Nord, qui titre à la Une "La gauche devant: et maintenant?".
"Gifle" à l’extrême droite
"Gifle" à l’extrême droite
Alors qu'un épais brouillard s'installe au lendemain des législatives, de nombreux éditorialistes français se félicitent, comme dans le journal régional le Midi Libre, de
"la gifle infligée au (parti d'extrême droite) Rassemblement national arrivé troisième et qui ne gouvernera pas le pays".
"Merci qui? Merci le front républicain!"
, s'exclame ainsi le quotidien national de gauche Libération.
"Décidé très rapidement par la gauche le 30 juin au soir, le gros des troupes de la majorité présidentielle embrayant dans son sillage, le front républicain que l'on disait moribond aura donc permis l'essentiel: barrer la route du pouvoir à l'extrême droite"
, souligne-t-il.
Le quotidien catholique La Croix renchérit:
Le Rassemblement national ne doit pas accéder au pouvoir. C'est le message transmis par une forte majorité de Français lors du second tour des élections législatives.
"Le sursaut républicain témoigne d'une France généreuse, qui ne cède pas à l’appel de la peur. C'est avec elle et par elle que l'avenir doit être construit"
, estime-t-il.
"L'espoir renaît"
, titre à la Une le journal communiste L'Humanité.
Mais l'Assemblée désormais recomposée,
"l'heure de la reconstruction a sonné"
, écrit l'hebdomadaire L'Express.
"Il y a urgence, avant le rendez-vous"
de l'élection présidentielle de 2027.
"De ce chaos pourrait naître une nouvelle manière de faire fonctionner la démocratie. (le poète français) Guillaume Apollinaire écrivait: 'Perdre, mais perdre vraiment, peut laisser la place à la trouvaille'"
, veut croire La Provence.
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