Crédit photo: LIONEL BONAVENTURE / AFP
Paris avait appelé à une "trêve humanitaire", et non à un "cessez-le-feu" qui mettrait complètement fin aux attaques, arguant du "droit à l'autodéfense" d'Israël, qui attaque Gaza depuis des semaines, tuant des milliers de civils, dont des enfants.
La position du gouvernement français a été critiquée par l'opposition. Emmanuel Macron a déclaré, lors d'une interview exclusive accordée à la BBC le 10 novembre courant, qu'un cessez-le-feu à Gaza profiterait à Israël.
Aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués. Il n’y a
et
“aucune légitimité à cela. Nous exhortons donc Israël à arrêter"
, avait-il déclaré.
Ce premier appel de la France à un cessez-le-feu total à Gaza a, toutefois, été perçu comme une déclaration tardive après plus de 11 000 victimes civiles.
Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire de la France insoumise (LFI), a notamment estimé que l'appel de Macron en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza arrivait trop tard, après que des milliers de personnes avaient été tuées.
Réunis à Paris pour exprimer leur soutien à la Palestine, des Français ont évoqué l'appel de Macron à un cessez-le-feu ainsi que son soutien à Israël depuis le début du conflit.
"J'ai honte des positions du gouvernement français"
Patrick Leclerc, maire de Gennevilliers, a qualifié de
l'approche du gouvernement français à l'égard des attaques israéliennes sur Gaza.
"Notre gouvernement doit faire preuve de courage, qu'il commence à bouger un peu pour demander l'arrêt, le cessez-le-feu pour qu'on puisse s'engager sur la paix, pour trouver une solution. J'ai honte des positions du gouvernement français. J'ai participé à toutes les manifestations depuis le début du conflit pour qu'on arrête de massacrer les Palestiniens"
, a-t-il déclaré.
En ce qui concerne les attaques israéliennes, Patrick Leclerc a appelé à
"la responsabilité de tous les États de se conformer au droit international, y compris Israël."
"De la même façon que je manifeste depuis extrêmement longtemps pour le droit des Palestiniens à disposer d'une terre et l'autodétermination"
, a-t-il ajouté.
Pour Serge Grosswak, Macron et l'Occident sont également responsables des actions de Benyamin Netanyahu.
Selon Serge Grosswak, juif français, l'appel d'Emmanuel Macron à un cessez-le-feu, bien que tardif, est une étape positive.
"Concernant Macron, je veux prendre comme un signal positif qu'enfin il ait appelé au cessez-le-feu. Ça ne gomme pas sa responsabilité à lui et l'ensemble des pays occidentaux, qui ont laissé Netanyahu partir dans cette démarche"
, a-t-il noté.
Serge Grosswak a insisté sur la catastrophe humanitaire et les pertes de vies humaines à Gaza, précisant qu'il est de notoriété publique que Benyamin Netanyahu veut depuis longtemps envoyer les habitants de Gaza en Égypte. Et d'ajouter:
Grosso modo, il veut nettoyer Gaza de ses habitants, c'est ce qu'il dit, et les envoyer en Égypte. On le sait depuis des années. Simplement, la lâcheté des pays occidentaux laisse faire ce fasciste.
"Derrière Israël, évidemment il y a l'impérialisme"
Pour Pascal Le Manach, membre du parti Lutte Ouvrière (LO), Emmanuel Macron
"s'est empressé de soutenir Israël, affirmant que l'État d'Israël avait le droit de se défendre".
"La réponse de l'État israélien à la branche armée du Hamas est le massacre continu du peuple palestinien, comme c'est le cas depuis 75 ans, avec le soutien des États-Unis.
Et d'affirmer:
Derrière Israël, évidemment il y a l'impérialisme; il y a l'impérialisme américain, il y a l'impérialisme anglais et français.
Et d'ajouter:
"Et le peuple palestinien pour se sauver, il ne peut compter que sur lui-même, et évidemment sur l'opinion publique qui existe au niveau international où évidement nous sommes des millions à être extrêmement choqués et en colère de ce que fait l'armée israélienne face au peuple palestinien."
Selon Riyad Bensari, habitant de Paris, la position de Macron, qu'elle soit positive ou négative, n'aura pas un véritable impact sur la situation à Gaza.
Soulignant que Macron avait initialement soutenu les attaques d'Israël, il a soutenu que le président français était conscient que ses prises de position au début des attaques ne coïncidaient pas avec l'opinion publique de son pays.
Pour Thibaut Legain, étudiant de 23 ans originaire de Besançon,
"Macron a trop divisé les Français."
Je pense qu'il a cédé à la pression de la population. Ce n'est pas tout à fait clair. Il veut se donner une image.
"Je pense qu'il n'est pas sincère"
, a-t-il dit au sujet de l'appel au cessez-le-feu de Macron.
Ceci dit, selon un communiqué de la présidence israélienne rendu public dimanche et relayé par des médias français,
"Emmanuel Macron a dit, dans un entretien avec son homologue israélien, qu'il n'accusait pas Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils".
Selon la présidence israélienne, Emmanuel Macron a précisé à Isaac Herzog que ses déclarations à la BBC
"concernaient la situation humanitaire, qui reste une question importante pour lui et pour de nombreux pays",
soulignant
"qu'il soutenait sans équivoque le droit et le devoir d'Israël à se défendre et a exprimé son soutien à la guerre menée par Israël contre le Hamas".
#France
#Emmanuel Macron
#Gaza
#Cessez-le-feu
#Palestine
#Israël