
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre portugais à l'hôtel de ville de Porto, au deuxième jour d'une visite d'État au Portugal, le 28 février 2025. En visite d'État de deux jours au Portugal, Emmanuel Macron a appelé hier les Européens à être "plus unis et plus forts que jamais" et à refuser la "vassalisation heureuse" à l'égard des États-Unis, alors que les négociations sur l'Ukraine s'accélèrent des deux côtés de l'Atlantique. Cette visite officielle au pays de la Révolution des oeillets, la première d'un chef d'Etat français depuis plus d'un quart de siècle, visait, selon l'Elysée, à "souligner la profondeur et la force des liens" entre les deux pays.
Le président français Emmanuel Macron, à la tête d'une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-Uni, s'est dit prêt vendredi à "ouvrir la discussion" sur la dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.
"Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre",
a-t-il dit dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.
Devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l'Europe se prépare
"au pire scénario"
d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.
Face à cela, il a évoqué une nécessaire discussion avec les Britanniques et les Français
"sur la question de savoir si nous ne pourrions pas bénéficier du partage nucléaire, au moins de la sécurité nucléaire"
que Paris et Londres pourraient apporter.
"La France a pleine autonomie en la matière (…) c'est-dire que nous ne dépendons pas d'un autre pour produire nos capacités nucléaires, pour en disposer et pour les opérer par les airs et par la mer, ce qui est aussi une spécificité (française)",
a souligné Emmanuel Macron à l'issue d'une visite d'Etat au Portugal.
"Nos amis britanniques ont des capacités nucléaires (...) moins complètes que nous. Il y a plus de dépendance à l'égard des partenaires améri cains",
a-t-il fait observer.
"Cette capacité finalement souveraine, je suis prêt à en discuter si elle permet de bâtir une plus grande force européenne",
a souligné le chef de l'Etat.
Depuis son origine, la dissuasion française se veut complètement indépendante et repose sur l'appréciation par un seul homme, le président de la République, d'une menace contre les intérêts vitaux du pays.
Dans un discours sur la doctrine nucléaire française en février 2020, Emmanuel Macron avait mis en avant
"la dimension authentiquement européenne"
des intérêts vitaux français.
"La France a toujours reconnu une dimension européenne à ses intérêts vitaux",
a souligné vendredi le chef de l'Etat tout en relevant que
"sa doctrine nucléaire garde un certain mystère parce que l'ambiguïté fait partie de son efficacité".
Elle ne va donc pas dire par avance où elle pourrait frapper,
"c'est le choix du chef des armées"
, c'est-à-dire du président, a-t-il ajouté.
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