Dominique de Villepin critique la vision "néocoloniale" des États-Unis sur Gaza et au-delà

10:439/02/2025, dimanche
MAJ: 9/02/2025, dimanche
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L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin s'exprime lors d'une conférence de presse à la veille du séminaire international "Menaces pour la démocratie et l'ordre multipolaire", à São Paulo, au Brésil, le 13 septembre 2018.
Crédit Photo : NELSON ALMEIDA / AFP
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin s'exprime lors d'une conférence de presse à la veille du séminaire international "Menaces pour la démocratie et l'ordre multipolaire", à São Paulo, au Brésil, le 13 septembre 2018.

Dominique de Villepin a vivement critiqué la politique américaine lors de son entretien sur France Inter vendredi 7 février, qualifiant la vision des États-Unis de "néocoloniale".

​​​​​​L'ancien chef du Gouvernement français a réagi aux récentes déclarations du président américain Donald Trump concernant Gaza.
Le président américain a annoncé mardi 4 février que Washington comptait
"prendre le contrôle"
du territoire palestinien pour le reconstruire et en faire "La Riviera du Moyen-Orient".

"Nous le voyons bien, l'idée de transformer Gaza en Riviera, c'est véritablement la logique néocoloniale qui prévaut",
a affirmé Dominique de Villepin. Il a élargi sa critique en évoquant d'autres ambitions américaines, citant
"l'idée de vouloir racheter le Groenland"
ou encore
"annexer le Canada, le canal de Panama".
Selon lui, ces discours ne doivent pas être pris à la légère.
"Imaginez le Président Poutine (Russie( ou le Président Xi Jinping (Chine( tenir ce langage-là, que dirait-on ?",
a-t-il lancé, soulignant l'absence de remise en question du côté occidental.

L'ancien ministre des Affaires étrangères a insisté sur la nécessité pour l'Europe de prendre ses responsabilités face à une Amérique qu'il juge de plus en plus imprévisible.
"Ce sont les États-Unis, il faut prendre au sérieux la parole des États-Unis parce que, à l'heure de vérité, nous risquons de constater que les États-Unis feront défaut",
a-t-il averti.

En élargissant son propos à l'ordre mondial, Dominique de Villepin a défendu la nécessité d'un multilatéralisme fort, face à ce qu'il perçoit comme une montée des logiques impérialistes.
"
Ça implique véritablement une prise de responsabilité de la part des Européens, pas seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour le système international",
a-t-il conclu.

Cette prise de parole intervient alors que les propos de Donald Trump sur Gaza ont suscité une vague de réactions internationales, dénonçant une vision unilatérale et paternaliste du futur de la bande de Gaza.
Certains dirigeants, notamment en Europe et au Moyen-Orient, y voient une tentative de légitimer une mainmise américaine sur un territoire palestinien déjà en crise.

Pour rappel, le président américain, Donald Trump, a annoncé mardi 4 février lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu à la Maison-Blanche que les États-Unis "
vont prendre le contrôle de la Bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec. Nous la posséderons et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n'ont pas explosé et de toutes les armes".
Le chef d'État américain a également proposé de déplacer la population palestinienne de Gaza vers des pays arabes voisins.

Le dirigeant américain a ajouté que Washington allait
"aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits",
afin de développer économiquement le territoire et en faire
"la Riviera du Moyen-Orient".

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