Essequibo: le président guyanien n'entend pas parler de frontière avec Maduro

13:2213/12/2023, Çarşamba
MAJ: 13/12/2023, Çarşamba
AFP
Le président du Guyana, Irfaan Ali et son homologue vénézuelien, Nicolas Maduro.
Crédit Photo : AHMAD GHARABLI, PATRICK T. FALLON / AFP
Le président du Guyana, Irfaan Ali et son homologue vénézuelien, Nicolas Maduro.

Le président du Guyana, Irfaan Ali, n'entend pas débattre de la frontière existante avec le Venezuela, jeudi avec son homologue Nicolas Maduro avec lequel il doit s'entretenir sur le différend territorial autour de l'Essequibo, affirmant que la résolution appartient à la Cour internationale de justice (CIJ).

"Nous avons déjà dit clairement que la CIJ allait trancher le différend sur les frontières du Guyana et du Venezuela. Nous restons fermes sur cette question et elle n'est pas ouverte à la discussion"
, a fermement dit M. Ali dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux et destinée à Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, hôte de la rencontre au sommet.

Le Venezuela soutient que ce territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et où vivent 125.000 personnes lui appartient en vertu de la frontière datant de l'empire espagnol en 1777. Le Guyana, indépendant depuis 1966, estime de son côté que les frontières ont été actées en 1899, lorsque le Royaume-Uni était la puissance coloniale du territoire. Le différend est porté devant la CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU, que le Venezuela ne reconnaît cependant pas.


Citant un communiqué du 8 décembre des chefs d'État de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. Ali rappelle que l'objet de la rencontre est de
"désamorcer le conflit par un dialogue approprié"
et
"éviter l'utilisation ou la menace de l'utilisation de la force"
.

Cette lettre adressée au président tournant de la CELAC (Communauté des États latino-américains et des Caraïbes) est une réponse au courrier que M. Ali a reçu lundi de la part de M. Maduro, dans lequel le président vénézuélien se félicitait de la tenue d'une réunion pour
"aborder directement le différend territorial".
Le président guyanien répond ainsi:

Le différend frontalier n'est pas un sujet de discussions bilatérales.

M. Ali a également qualifié de
"déclaration trompeuse"
l'affirmation du gouvernement vénézuélien selon laquelle les concessions pétrolières mises sur le marché par le Guyana se trouvent dans
"une zone maritime qui n'a pas encore été délimitée"
. Et d'affirmer:

Tous les blocs pétroliers sont situés dans les eaux guyaniennes.

Et face à Nicolas Maduro qui a dénoncé
"l'implication"
des États-Unis dans ce différend, M. Ali a rétorqué:
"Toute accusation selon laquelle il y a une opération militaire dirigée contre le Venezuela dans n'importe quelle partie du territoire guyanien est fausse, trompeuse et provocatrice".

À lire également:



#Guyana
#Venezuela
#USA
#Conflits
#Diplomatie
#Amérique du Sud