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ÉDITION:

Ethiopie: l'assemblée lève l'immunité d'un député d'opposition détenu depuis sept mois

16:5514/03/2024, jeudi
AFP
Le Parlement fédéral éthiopien a levé l'immunité d'un député de l'opposition.
Crédit Photo : Média X / Archive
Le Parlement fédéral éthiopien a levé l'immunité d'un député de l'opposition.

Les parlementaires éthiopiens ont levé jeudi, selon l'agence officielle éthiopienne, l'immunité d'un député d'opposition détenu depuis sept mois et accusé de liens avec un "groupe armé" opérant dans sa région de l'Amhara, théâtre d'un conflit entre milices locales et forces fédérales.

Député du Mouvement national Amhara (NaMA), parti d'opposition comptant cinq députés, Christian Tadele a été arrêté mi-août, quelques jours après l'instauration de l'état d'urgence en Amhara.


L'EHRC, institution publique de surveillance des droits humains, avait alors dénoncé des arrestations
"massives",
à Addis Abeba et en Amhara, de membres de la communauté Amhara, deuxième communauté ethnolinguistique la plus nombreuse d'Éthiopie, pays de 120 millions d'habitants.

"La Chambre des représentants du Peuple a levé l'immunité de Christian Tadele"
lors d'un vote jeudi, indique l'agence de presse officielle ENA (Ethiopian News Agency) sans autres détails.

Les députés se sont prononcés en faveur de la levée de son immunité à une large majorité, précise le média Fana BC, lié au Parti de la prospérité (PP) du Premier ministre Abiy Ahmed, lequel détient plus de 95% des sièges à la chambre basse du Parlement.

Selon Fana BC, le ministre de la Justice
"Gedion Timotheos a demandé la levée de cette immunité, affirmant que le député donnait des instructions à un groupe rebelle de l'État régional de l'Amhara cherchant à renverser le système de gouvernement par la force".

Un autre député du NaMA, Desalegn Chanie, a été arrêté en février. Avant ses deux arrestations, le NaMA comptait cinq députés.

Aucun responsable du NaMA n'a pu être joint dans l'immédiat.


Récemment prolongé par le Parlement, l'état d'urgence en Amhara n'a pas permis jusqu'ici d'étouffer la rébellion des Fano, des milices populaires Amhara
"d'autodéfense",
et d'y rétablir l'ordre.

L'état d'urgence transfère la responsabilité de la sécurité à des
"postes de commandement"
militaires et suspend un certain nombre de droits et libertés. Il permet notamment des arrestations et perquisitions sans mandat et élargit les motifs et délais de détention sans décision judiciaire.

Il s'applique non seulement en Amhara, mais aussi sur tout le territoire éthiopien envers tout suspect d'implications dans les violences dans cette région du nord-ouest du pays, comptant environ 23 millions d'habitants à 90% Amhara.

Human Rights Watch (HRW) a récemment dénoncé
"la répression croissante"
des opinions divergentes en Éthiopie et
"l'intolérance grandissante du gouvernement à la critique pacifique".

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