Ethiopie: libération d'un journaliste, accusé de "propagation de fausses nouvelles"

12:3213/06/2025, vendredi
AFP
Le journaliste éthiopien Tesfalem Waldyes.
Crédit Photo : @CPJAfrica / X
Le journaliste éthiopien Tesfalem Waldyes.

Le journaliste éthiopien Tesfalem Waldyes, fondateur du média en ligne indépendant Ethiopia Insider, qui était détenu depuis dimanche pour "propagation de fausses informations", a été libéré, a annoncé vendredi l'éditeur du média.

M. Tesfalem avait été arrêté par des policiers en civil dimanche dans un hôtel de la capitale Addis Abeba, et a été présenté mardi devant une cour de justice, qui a ordonné sa libération.


Malgré cette décision de justice, et le paiement d'une caution, Tesfalem Waldyes était resté en détention, car l'ordonnance n'avait pas été signée par un officier de police.


"Nous sommes ravis d'annoncer la libération du journaliste Tesfalem Waldyes",
a déclaré vendredi dans un message publié sur Facebook l'éditeur d'Ethiopia Insider, tout en remerciant
"les efforts de toutes les organisations locales et internationales qui ont milité sans relâche"
pour sa libération.

Depuis son arrestation, plusieurs organisations de défense des journalistes, comme Reporters sans frontières (RSF) ou le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), avaient appelé à sa libération. De son côté, Amnesty International avait dénoncé une
"arrestation arbitraire"
qui témoigne
"d'une escalade rapide des pratiques autoritaires dans le pays".

Tesfalem Waldyes avait déjà été arrêté en 2014 et détenu pendant près de 440 jours en raison d'accusations de terrorisme et d'incitation à la violence. Les poursuites avaient finalement été abandonnées quelques semaines avant une visite du président américain Barack Obama (2009-2017).

Les arrestations de journalistes se multiplient dans le pays à un an d'élections législatives.


Mi-avril, trois employés de l'Addis Standard, un quotidien en ligne en anglais, ont été détenus pendant plusieurs heures après une descente policière et des saisies dans les locaux de la publication.


A son arrivée au pouvoir en 2018, le Premier ministre Abiy Ahmed avait été salué pour son ouverture, après presque trois décennies dominées par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a dirigé le pays de 1991 à 2018.


Mais l'Ethiopie pointe cette année au 145e rang sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse établi par RSF, en baisse de quatre places sur un an. L'ONG de défense des journalistes critique une
"reprise en main du champ de l'information"
par le pouvoir.

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