L'extrême droite, emmenée par Jordan Bardella, a remporté dimanche les élections européennes en France, devançant largement la liste du camp du président Emmanuel Macron, arrivée deuxième et talonnée par les sociaux-démocrates.
La candidate macroniste Valérie Hayer sauve certes la deuxième place mais de justesse, la liste sociale-démocrate menée par Raphaël Glucksmann, 44 ans, ayant rallié 14 % des suffrages, selon ces estimations.
Avec ses formules travaillées et son aisance médiatique, il a su s'imposer en moins de cinq ans dans un paysage politique français en plein renouvellement, poursuivant la stratégie de dédiabolisation du parti d'extrême droite français entamée il y a une décennie par Marine Le Pen.
Inconnue du grand public, la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, eurodéputée sortante, a peiné pendant la campagne malgré sa solide connaissance des dossiers européens.
Défaite cinglante
Pour le président français Emmanuel Macron, c'est une défaite cinglante. Lui qui était arrivé au pouvoir en 2017 avec la volonté de renforcer l'influence française au sein de l'Union européenne, et avec la promesse d'éradiquer les extrêmes sur la scène nationale.
Associée à un président de plus en plus impopulaire, Valérie Hayer n'est jamais parvenue à décoller en dépit des interventions directes dans la campagne du Premier ministre Gabriel Attal et du président, ce qui a irrité les oppositions dénonçant un mélange des genres.
Le Premier ministre avait en effet affronté en duel télévisé Jordan Bardella le mois dernier - sans répercussion notable, ni dans les sondages, ni dans les urnes ce dimanche.
Jeudi, c'est le chef de l'État qui avait évoqué les élections européennes lors d'une interview télévisée à l'occasion des commémorations du Débarquement, suscitant agacement et critiques des oppositions.
Effondrement des verts
Tenté jusqu'alors de renvoyer ses décisions à l'automne, après les Jeux olympiques, le président doit s'exprimer dans la soirée, a annoncé l'Élysée.
La situation est d'autant plus délicate que les macronistes conservent peu d'avance sur les socialistes et que le gouvernement va être sous forte pression du Rassemblement National.
Raphaël Glucksmann, dont le parti a plus que doublé son score par rapport à 2019, apparaît comme le nouvel homme fort de la gauche, ayant su habilement repositionner le PS, son principal soutien, au centre du jeu.
En revanche, les Verts, qui avaient obtenu un score historique de 13,4 % en 2019, s'écroulent tout en restant légèrement supérieurs à 5 %, le seuil minimum pour obtenir des eurodéputés en France.