
Le tribunal judiciaire de Meaux a rendu, ce 10 mars 2025, son verdict dans l'affaire d'Abdourahmane Ridouane, poursuivi pour "apologie du terrorisme". Cet homme, président de la mosquée de Pessac en Gironde connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne et contre les discriminations, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, assortis d'une interdiction de territoire français (ITF) de deux ans et d'une inscription au fichier des infractions terroristes.
Un procès sous pression politique
L'affaire Ridouane s'inscrit dans un contexte plus large de répression visant les voix dissidentes en France, notamment celles dénonçant les crimes commis contre les Palestiniens.
Son calvaire a débuté par un arrêté ministériel d'expulsion qui l’a conduit à passer 90 jours au centre de rétention administrative (CRA) de Ménil-Amelot.
Ensuite, la justice s'est emparée du dossier, l'accusant d’apologie du terrorisme pour la diffusion d'un message de condoléances sur les réseaux sociaux.
Malgré les attentes de ses soutiens espérant une décision juste, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur, confirmant ainsi une condamnation qui apparaît, pour beaucoup, comme une décision hautement politique.
Au-delà de la peine prononcée, l’inscription d'Abderrahmane Ridouane au fichier des infractions terroristes soulève de graves inquiétudes. Ce type de mesure, loin de relever d’une simple décision judiciaire, s’inscrit dans une logique de surveillance des militants pro-palestiniens et de criminalisation des voix dissidentes.
Le jugement motivé sera rendu public ce vendredi.