France / Algérie: Macron décide de suspendre l'accord de visas diplomatiques de 2013

12:467/08/2025, jeudi
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Le président français Emmanuel Macron (à gauche) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays invités au sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024.
Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) s'entretient avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune alors qu'ils posent pour une photo de famille avec les chefs d'État du G7 et les chefs de délégation des pays invités au sommet du G7 organisé par l'Italie, à Savelletri, le 14 juin 2024.

Face à l’impasse diplomatique et à la rupture de coopération consulaire, Emmanuel Macron ordonne une série de mesures restrictives visant les autorités algériennes;

Dans son courrier, Emmanuel Macron demande au gouvernement de prendre des
"décisions supplémentaires"
face aux
"difficultés croissantes
" avec les autorités algériennes en matière migratoire et sécuritaire.

Le chef d'État français constate notamment
"la cessation de toute coopération des 18 consulats algériens présents sur notre sol avec les services de l’État"
, ainsi que
"le sort réservé à nos compatriotes Boualem Sansal et Christophe Gléizes"
, détenus en Algérie.

Emmanuel Macron dénonce ce qu'il décrit comme le non-respect par Alger de ses obligations, notamment celles prévues par l’accord de réadmission de 1994 et l’accord de 2013 sur les exemptions de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.

Le président français demande donc la
"suspension officielle"
de l’accord de 2013, déjà mis de facto en pause depuis un renvoi réciproque de diplomates en mai. Il souhaite également que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, obtienne une coordination avec les autres pays de l’espace Schengen pour limiter l’accès au territoire européen des responsables algériens concernés.

Dans le même courrier, il appelle à mettre en œuvre sans délai les dispositifs prévus par la loi immigration de 2024. L’article 47 de ce texte, rappelle-t-il, a instauré un
"levier visa-réadmission"
permettant de refuser les visas à certains profils diplomatiques ou de service.

Mais au-delà des visas, le chef de l’État français s’inquiète surtout du
"défaut de coopération algérien"
dans la gestion des ressortissants expulsables. Il demande des mesures renforcées pour faire face à la présence de personnes jugées dangereuses sur le sol français.
"Quels que soient leurs mérites, ces mesures ne peuvent toutefois pallier le défaut de coopération algérien"
, écrit-il, en référence aux dispositifs d’assignation à résidence et d’allongement des durées de rétention. L’attentat de Mulhouse, commis par un ressortissant algérien récemment libéré, semble avoir précipité cette inflexion présidentielle.
"Le ministre de l’Intérieur et ses services doivent agir sans repos et sans répit
", insiste-t-il.

Concernant l’ambassade de France à Alger, Emmanuel Macron souligne que les restrictions imposées par les autorités algériennes ont déjà provoqué une baisse de 30 % de la délivrance des visas. Il conditionne tout retour à la normale à la levée de ces entraves et à la reprise d’une coopération consulaire effective, notamment via la délivrance de laissez-passer et la réadmission des personnes expulsées.

Malgré cette sévérité affichée, le président français affirme garder pour objectif de
"retrouver des relations efficaces et ambitieuses"
avec Alger. Il appelle à traiter les contentieux mémoriels, les ingérences supposées, la dette hospitalière et la restitution des sites d’essais nucléaires, dès qu’un dialogue redeviendra possible.

Pour rappel, en avril 2025, la crise diplomatique entre Paris et Alger a franchi un nouveau seuil avec une série d’expulsions réciproques de diplomates. Le 14 avril, l’Algérie a annoncé l’expulsion de douze diplomates français.

Le lendemain, en réponse directe, la France a répliqué en déclarant qu’elle allait expulser à son tour douze diplomates algériens. Ce geste s’est accompagné du rappel de son ambassadeur à Alger, signal fort d’un refroidissement brutal des relations bilatérales. Cet échange de mesures hostiles a profondément tendu un dialogue déjà affaibli, cristallisant des mois de désaccords sur les questions migratoires, sécuritaires et mémorielles.


Le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond. En plus de la question des archives, la restitution des biens d’Algériens confisqués, l’Algérie réclame aussi des réparations sur les essais nucléaires français en Algérie et l’indemnisation des victimes. L’Algérie réclame aussi la reconnaissance des crimes coloniaux par la France officielle.


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