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France: Lactalis mis en examen dans l'enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles

18:2216/02/2023, jeudi
MAJ: 16/02/2023, jeudi
AFP
Crédit photo: DAMIEN MEYER / AFP
Crédit photo: DAMIEN MEYER / AFP

Lactalis, numéro un du lait en France, a été mis en examen jeudi dans l'enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles qui avait touché des dizaines de nourrissons fin 2017.

Lactalis et la société Celia Laiterie de Craon ont été mises en examen pour tromperie aggravée, blessures involontaires et inexécution de mesures de retrait et rappel, et placées sous contrôle judiciaire avec un cautionnement de 300.000 euros chacune, selon un communiqué du groupe, des informations confirmées par une source judiciaire.


"Cette étape marque le début de l'instruction judiciaire dans laquelle Lactalis s'engagera pleinement et en toute transparence"
, assure l'entreprise, pour qui
"l'enjeu de cette procédure est de permettre la manifestation de la vérité scientifique dans ce dossier industriel complexe"
.

Au total, plusieurs dizaines de nourrissons identifiés avaient été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon, dans l'ouest de la France.


Santé publique France avait recensé 36 nourrissons ayant consommé, en France, du lait produit par Lactalis
"dans les trois jours précédant la date de début de leurs symptômes"
.

Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires, qui vont de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.


Le processus de retrait avait été chaotique et de nombreux dysfonctionnements ayant mené à la contamination avaient été mis au jour.


Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits dans l'usine incriminée, dont la production avait dû être suspendue pendant plus de six mois.


L'entreprise avait affirmé que la contamination s'expliquait par des
"travaux réalisés courant 1er semestre 2017"
.

Mais le site avait déjà subi une contamination à la salmonelle en 2005. L'Institut Pasteur avait ensuite annoncé être arrivé à la conclusion que la bactérie présente à Craon avait subsisté entre 2005 et 2017.


Ces mises en examen
"prouvent l'existence d'éléments graves et concordants dans ce dossier"
, a réagi auprès de l'AFP Me Jade Dousselin, qui défend l'Association pour la santé des enfants, ex-Association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS).

Pour l'avocate,
"il s'agit d'un premier pas vers une condamnation des responsables dans ce scandale sanitaire d'ampleur"
.

"Après Lactalis, Buitoni, et Nestlé (Kinder), il nous faut mettre fin aux dérives dangereuses des géants de l'agroalimentaire qui n'hésitent pas à mettre en péril notre santé et celle de nos enfants pour leurs seuls profits"
, a estimé de son côté Quentin Guillemain, président de l'AFVLCS.

"Foodwatch demande justice pour les bébés contaminés mais aussi des sanctions exemplaires et dissuasives afin de mettre fin au climat d'impunité"
dans lequel évoluent les entreprises alimentaires, a déclaré pour sa part Ingrid Kragl, porte-parole de l'ONG qui avait porté plainte.

Selon une expertise rendue en octobre 2022 et versée au dossier, dont l'AFP a eu connaissance,
"l'entreprise a manqué de vigilance, voire de clairvoyance vis-à-vis des signaux négatifs répétés qui alertaient sur une perte de sécurité de la fabrication"
.
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