Crédit Photo : Ludovic MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron visite une ferme avec des représentants du secteur agricole lors de sa visite dans le territoire français d'outre-mer de Mayotte touché par le cyclone, à Tsingoni, le 21 avril 2025.
"Refonder" le département le plus pauvre de France, Mayotte, telle est l'ambition du projet de loi du gouvernement français que les députés vont examiner lundi, un texte très attendu dans cet archipel de l'océan Indien récemment dévasté par un cyclone.
Eau, éducation, santé, sécurité, immigration, habitat informel... Ce projet de loi-programme entend s'attaquer à tous les grands défis de l'archipel, sept mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui a fait 40 morts, et de la tempête Dikeledi.
Les deux catastrophes,
"n'ont pas créé les maux de Mayotte"
, elles
"les ont éclairés d'une lumière crue, révélant l'ampleur des difficultés accumulées depuis des années"
, souligne le ministre des Outre-mer Manuel Valls, dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche.
Avec ce texte,
"nous devons nous attaquer aux racines des deux maux qui empoisonnent Mayotte depuis trop longtemps: l'immigration clandestine et l'habitat illégal"
, fait valoir le ministre.
"Refuser cette réalité serait une erreur d'appréciation majeure qui conduirait à reconstruire Mayotte sur du sable"
.
Ainsi, le projet prévoit des mesures pour faciliter la destruction des bidonvilles, ou durcir les conditions d'accès au séjour, l'archipel faisant face à un afflux massif de personnes venues des Comores voisines, l'un des pays les plus pauvres au monde.
Le texte contient aussi un volet économique et social, avec la création par exemple d'une zone franche sur l'archipel en vue d'y relancer l'activité.
Mais aussi une promesse d'ordre financier:
"Pas loin de quatre milliards d'euros vont être injectés d'ici dix ans"
, explique à l'AFP le rapporteur général du texte, Philippe Vigier (député centriste et ancien ministre des Outre-mer).
Le texte vise par ailleurs une convergence sociale d'ici 2031, c'est-à-dire une harmonisation du niveau de prestations sociales entre Mayotte et la métropole.
Mais sur place, des élus locaux rappellent que les promesses de convergence sociale ne sont pas nouvelles, sans avoir été tenues par le passé.
Autre mesure attendue sur l'archipel, la fin du visa territorialisé, qui empêche les détenteurs d'un titre de séjour mahorais de venir en France métropolitaine.
La suppression de ce titre de séjour spécifique, perçu comme une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face au problème migratoire, a été approuvée en commission.
Mais seulement à compter de 2030, le temps que les dispositifs de lutte contre l'immigration illégale fassent effet, et éviter ainsi un appel d'air, selon les défenseurs de ce calendrier.
Approuvé par le Sénat fin mai, le texte remanié par les députés devrait être adopté sans grande difficulté.
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