Gilles Devers: les médias turcs ont prouvé l'utilisation du phosphore blanc par Israël à Gaza

12:2229/11/2023, mercredi
MAJ: 29/11/2023, mercredi
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L'avocat français, Gilles Devers. Crédit photo: AGENCE ANADOLU
L'avocat français, Gilles Devers. Crédit photo: AGENCE ANADOLU

L'avocat français Gilles Devers, qui représente les Palestiniens devant la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré que la presse turque avait joué un rôle majeur en prouvant l'utilisation par Israël de bombes au phosphore blanc à Gaza à travers des photos capturées.

La ville de Stains, une banlieue de la capitale française Paris, a accueilli l'organisation d'une conférence de presse concernant une plainte déposée le 9 novembre par des centaines d'avocats auprès de la Cour pénale internationale contre les attaques israéliennes sur Gaza.


La conférence s'est déroulée en présence de l'avocat Devers, qui représente les victimes palestiniennes devant la Cour pénale internationale, et du maire de Stains, Ezzedine Tibi, ainsi que de nombreux avocats.


Dans son discours, Devers a rappelé que sa mobilisation, avec un groupe important d'avocats et de militants des droits de l'homme, était en réponse à ce qui se passe à Gaza.


L'avocat français a critiqué l'opinion publique pour son silence et celui des hauts responsables sur ce qui se passe dans la région, en fermant les yeux sur les attaques visant le peuple palestinien.


"Je veux juste vivre comme tout le monde"


Devers a affirmé, qu'il avait reçu un e-mail, un matin, d'un jeune Palestinien dans lequel il écrivait:
"ce soir, ma maison a été bombardée. J'ai perdu mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs. Je suis désormais seul et notre maison a été détruite. Je n'ai nulle part où aller, je n'ai pas de nourriture pour satisfaire ma faim. Tout ce que je veux, c'est vivre comme tout le monde."

L'avocat français ajouté:
"nous avons compris dès le premier jour la nécessité de nous adresser à la Cour pénale internationale pour présenter l'évolution de la situation dans la bande de Gaza".

Il a souligné que le seul mécanisme judiciaire international qui reconnaît la Palestine sur un pied d'égalité avec les autres pays est la Cour pénale internationale.

Devers a indiqué qu’ils n’accepteraient jamais que la partie israélienne mène elle-même une enquête sur la plainte qu’elle a soumise au tribunal.


Il a noté qu'ils ont été accueillis au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale le 22 novembre, dans le cadre de l'enquête en cours sur la plainte déposée.


L'avocat a souligné que le Bureau du Procureur de la Cour a également accepté d'enquêter sur les déclarations soumises par le mouvement Hamas, soulignant que la plainte comprenait des déclarations sur les attaques contre Gaza, les bombardements qui ont visé des hôpitaux de l'enclave et les discours du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.


Devers a indiqué que la Türkiye et l'Algérie ont été les deux premiers pays à soutenir publiquement et clairement les efforts de la Cour pénale internationale.

Il a estimé que le fort soutien diplomatique apporté par ces deux pays a accru l'efficacité du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale.


Il a expliqué que l'armée israélienne porterait le dossier lié à l'utilisation du phosphore à Gaza au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, notant que la presse avait fourni des documents très importants sur ce dossier.

Devers a déclaré que les photos prises par la presse turque ont joué un rôle majeur dans la preuve de l'utilisation par Israël de bombes au phosphore blanc à Gaza. Et de signaler:


La presse turque joue un rôle majeur dans ce contexte. Les médias turcs nous ont fourni des images claires prouvant l'utilisation du phosphore blanc.

Et d'ajouter:
"En quatre jours, des bombes équivalentes à celles larguées par l’armée américaine en Afghanistan en un an ont été larguées sur la bande de Gaza".

Il a souligné que la plupart des personnes tuées à Gaza à la suite des attaques de l'armée israélienne étaient des enfants et des femmes. Et de regretter:


Tous ceux qui vivent à Gaza aujourd'hui sont des victimes souffrant d'un très grand traumatisme.

Devers a critiqué les attaques de l'armée israélienne sur Gaza, déclarant :


Pas une seule maison ne reste debout à Beit Hanoun, au nord de Gaza.

Faisant référence à l’armée israélienne, l’avocat français a déclaré:
"Que dit-on d’une armée qui prétend être une grande armée, mais dont l’activité principale consiste à survoler des bâtiments civils à 500 mètres d’altitude avec des avions F-16 soit le niveau le plus bas pour larguer des bombes sur ces constructions?"

À son tour, le maire de Stains, Ezzedine Tibi, a exprimé son accueil favorable à la plainte déposée par les avocats et les juristes de la Cour pénale internationale, saluant les efforts visant à obtenir justice pour le peuple palestinien et tous les peuples opprimés du monde.


À l'issue de la conférence, Devers a souligné dans sa déclaration au correspondant d’Anadolu la nécessité que la loi retrouve sa place dans la cause palestinienne.


Devers a expliqué que la CPI a évalué la plainte déposée par l'équipe concernée comme une
"question prioritaire"
.

De son côté, le maire de Stains, Ezzedine Tibi, a souligné auprès du correspondant d'Anadolu la gravité de la situation à Gaza et la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat.


Crime contre l'humanité


Tibi a également appelé à la libération de tous les prisonniers.


"Je soutiens la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens. La situation à Gaza est dangereuse. C'est un crime de guerre. Nous ne devrions pas le nier. C'est un crime contre l'humanité"
, a-t-il déploré.

Il a conclu que toutes les organisations internationales, ainsi que la Cour pénale internationale, doivent reconnaître ce crime, exigeant que Netanyahu et les hommes politiques complices des crimes à Gaza soient jugés devant les tribunaux internationaux.


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