Guerre au Soudan: le gouvernement rappelle son ambassadeur au Kenya après la visite du général Daglo

11:375/01/2024, vendredi
MAJ: 5/01/2024, vendredi
AFP
Le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq.
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Le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq.

Le gouvernement soudanais a rappelé son ambassadeur à Nairobi jeudi, après que le président kenyan William Ruto a reçu le général Mohamed Hamdane Daglo, commandant des forces paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan.

L'ambassadeur est rappelé
"pour des consultations en signe de protestation contre la réception officielle organisée par le gouvernement kenyan pour le chef de la milice rebelle"
, a déclaré le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq, dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle Suna.

Depuis le 15 avril, les Forces de soutien rapide (FSR) du général Daglo sont en guerre contre l'armée, dirigée par son chef, Abdel Fattah al-Burhan.


Les combats ont fait plus de 12.000 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project, et plus de sept millions de déplacés, selon l'ONU.

Invisible durant la majeure partie de ce conflit, et s'exprimant principalement par messages vocaux, le général Daglo s'est rendu ces derniers jours dans plusieurs capitales africaines, rencontrant des chefs de gouvernement en Ouganda, à Djibouti, au Kenya, en Afrique du Sud et en Éthiopie.


Cette tournée a suscité la colère du chef de l'armée. Dans un discours prononcé le jour de l'an pour la commémoration de l'indépendance du Soudan, il a accusé les pays qui accueillaient
"ces tueurs"
de se faire
"les complices de l'assassinat du peuple soudanais"
.

Les consultations avec l'ambassadeur couvriront
"toutes les possibilités d'évolution des relations entre le Soudan et le Kenya"
, a précisé le ministre soudanais des Affaires étrangères.

Les relations entre les deux pays sont déjà tendues depuis des mois, le ministère soudanais ayant accusé à plusieurs reprises Nairobi de se ranger du côté du FSR.


Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix au Soudan, notamment des États-Unis, de l'Arabie saoudite et, plus récemment, du bloc régional d'Afrique de l'Est, l'IGAD - ont jusqu'à présent échoué.

Sur le terrain, les redoutées FSR gagnent du terrain depuis des mois dans tout le pays, avec une faible résistance de l'armée.


Elles contrôlent désormais les rues de la capitale Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l'État d'Al-Jazira, dans le centre-est du pays.


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