L'état-major bissau-guinéen a déclaré vendredi détenir le chef de l'unité des forces de sécurité impliquée dans une nuit d'affrontements dans la capitale, assurant que l'armée contrôlait la situation.
Il a également mentionné que deux membres du gouvernement, que les éléments de la Garde nationale sont soupçonnés d'avoir soustraits à la police alors qu'ils étaient en cours d'interrogatoire, ont été récupérés sains et saufs.
Des tirs, nourris par intermittence, ont retenti une partie de la nuit et vendredi matin dans la capitale Bissau entre les éléments de la Garde nationale d'une part et les forces spéciales de la Garde présidentielle de l'autre, après l'extraction des deux membres du gouvernement des mains de la police, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Tous les accès aux quartiers sud de la ville ont été bloqués par des forces de sécurité. Des habitants ont dit fuir le sud de la ville pour le nord après une nuit de peur.
Les sources de l'armée et du renseignement ont indiqué que les forces spéciales étaient intervenues contre la Garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses.
Des éléments de la Force d'appui pour la stabilisation de la Guinée-Bissau, déployés dans ce pays par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), ont été vus vendredi matin en patrouille dans les rues.
Ces événements surviennent alors que le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, se trouve à Dubaï pour assister à la 28e conférence des Nations Unies sur le climat (COP28).
Les législatives de juin 2023 ont donné la majorité absolue à la coalition d'opposition Pai-Terra Ranka, imposant une cohabitation au président Embalo, dont la famille politique n'est pas représentée au sein du gouvernement.
En septembre, le président Embalo avait nommé deux généraux, Tomas Djassi et Horta Inta, respectivement chef de la sécurité présidentielle et chef d'état-major particulier du président. Ces deux postes, prévus dans l'organigramme officiel, n'étaient plus pourvus depuis des décennies.
Ce renforcement de la sécurité présidentielle est intervenu alors que les coups d'État ou tentatives se multiplient en Afrique de l'Ouest, au Gabon, au Niger, au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et, cette semaine encore, en Sierra Leone.