"Il a toute possibilité de venir": Paris répond sur la visite du ministre israélien Smotrich en France

14:3226/10/2024, samedi
MAJ: 26/10/2024, samedi
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Simcha Rotman, s'exprime lors d'une réunion du Parlement (Knesset), le 10 juillet 2023.
Crédit Photo : Menahem KAHANA / AFP
Simcha Rotman, s'exprime lors d'une réunion du Parlement (Knesset), le 10 juillet 2023.

Le porte-parole du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine, a répondu ce vendredi aux questions concernant la venue prochaine en France du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, et la situation en cours à Gaza.

Interrogé sur d'éventuelles sanctions françaises face aux déclarations du ministre israélien, qui avait affirmé que
"laisser mourir de faim"
les habitants de Gaza pourrait être
"justifié et moral"
, Christophe Lemoine a précisé que
"Monsieur Smotrich a toute possibilité de venir participer à un gala à Paris"
. Le ministre israélien a prévu de se rendre à Paris le 13 novembre prochain.

Le porte-parole du Quai d'Orsay a ajouté que la France avait déjà
"condamné à plusieurs reprises"
les propos de Smotrich, rappelant que
"s'il devait retenir des propos qui nous semblaient aller à l'encontre d'une désescalade dans la région"
, une nouvelle condamnation serait envisagée. Le Quai d'Orsay, a-t-il poursuivi, reste attaché à un
"règlement pacifique de la situation"
et à l'apaisement des tensions.

Plan "Eiland"


Abordant le
"plan Eiland"
, une proposition d'anciens généraux israéliens qui viserait à déplacer les civils du nord de Gaza pour en faire une zone de siège, Lemoine a fait valoir la constance de la position française.

"Nous avons toujours affirmé, depuis le début, que l'accès à l'aide humanitaire devait être large et ouvert"
dans la région, a-t-il rappelé, soulignant que les frappes récentes sur les infrastructures civiles ajoutent à une crise déjà grave.

"La situation est préoccupante dans le nord, où il y a énormément d'évacués et de victimes civiles"
. Pour Paris, la protection des civils et l'accès humanitaire sont des exigences du droit international que tous les États doivent respecter.

Le plan "Eiland" propose une stratégie militaire qui consisterait à déplacer les civils du nord de Gaza, puis à assiéger cette zone pour bloquer l'accès à toute aide humanitaire. L'objectif, tel que conçu par ses partisans, est de pousser le Hamas à se rendre, en exerçant une pression intense malgré le coût humanitaire important pour les civils déplacés ainsi que ceux restant dans la zone.


Engagement de la France auprès de la CIJ et la CPI


En réponse à une dernière question sur l'engagement éventuel de la France auprès des instances judiciaires internationales concernant les plaintes visant Israël pour un
"génocide"
à Gaza, Christophe Lemoine a exprimé un soutien clair aux juridictions internationales.
"La France soutient sans condition l'action des cours internationales et notamment de la Cour internationale de Justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI)"
, a-t-il affirmé, réitérant que le respect du droit international demeure une priorité. Quant à un éventuel engagement de la France dans les procédures en cours, Lemoine a indiqué ne pas avoir
"de commentaires supplémentaires à faire aujourd'hui".

Le porte-parole a conclu en rappelant que la France appelle de nouveau à un cessez-le-feu et à la libération des otages, condition essentielle selon Paris pour une résolution politique durable dans la région.

Pour rappel, l'Afrique du Sud a déposé plainte auprès de la CIJ, accusant Israël de commettre un génocide à Gaza. Le 26 janvier 2024, la CIJ a exigé qu'Israël prenne des mesures immédiates pour empêcher d'éventuels actes de génocide, garantir la protection des civils et l'accès humanitaire dans la région.


Situation humanitaire à Gaza


Depuis une attaque transfrontalière du Hamas en octobre 2023, Israël poursuit son agression sur la bande de Gaza, malgré une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat.


Depuis, près de 43 000 personnes ont été tuées, principalement des enfants et des femmes, et plus de 100 000 autres ont été blessées, selon les autorités sanitaires palestiniennes. L'agression israélienne a déplacé la quasi-totalité de la population du territoire dans le cadre d'un blocus permanent qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.


Depuis le 23 septembre, Israël également a lancé des frappes aériennes massives et meurtrières à travers le Liban contre ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah, causant le déplacement de plus de 1,34 million de personnes. Israël a également lancé une invasion terrestre au Liban au début du mois.


Le bilan des victimes de l'attaque israélienne contre le Liban depuis le 8 octobre 2023 s'est alourdi à 2 593 morts et 12 119 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

La Conférence internationale pour le soutien à la population et à la souveraineté du Liban, qui s'est tenue jeudi à Paris, a permis de récolter plus de 800 millions de dollars d'aide humanitaire et 200 millions de dollars de soutien à l'armée libanaise, selon le chef de la Diplomatie française, Jean-Noël Barrot.


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