
Les inondations au Liberia ont conduit à la proposition de créer une nouvelle capitale loin de Monrovia. Cette idée suscite des réactions mitigées dans le pays.
Les graves inondations des dernières semaines au Liberia ont poussé un groupe de sénateurs à proposer la création d’une nouvelle capitale, loin de Monrovia, surpeuplée et mal gérée. Cette idée est accueillie avec enthousiasme et scepticisme dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, l'un des plus pauvres au monde.
La capitale Monrovia, sujette aux inondations depuis plusieurs années, a été particulièrement touchée, en partie à cause de la surpopulation, d'un mauvais système d’égouts et d'un manque de réglementation en matière de construction.
Une commission mixte du Sénat a suggéré début juillet la création d'une nouvelle capitale, lors d’une réunion pour discuter du problème persistant des inondations.
Pas de solution miracle
Abuja est, avec Dodoma en Tanzanie et Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, l'une des rares nouvelles capitales africaines créées par des dirigeants vers la fin du XXe siècle. Les trois villes occupent des positions géographiques centrales dans leurs pays respectifs.
Pôle économique, politique et culturel du pays, Monrovia se trouve sur la côte atlantique occidentale du Liberia et compte plus de 1,5 million d'habitants. Elle abrite le principal port du pays, point de départ de ses exportations, notamment le minerai de fer, le caoutchouc et le bois, vers les États-Unis et l'Europe.
Le ministre des Travaux publics examine attentivement la proposition de la commission sénatoriale mixte, a affirmé le directeur de la communication du ministère des Travaux, T. Benjamin Myers.
En 2012, la présidente de l'époque, Ellen Johnson Sirleaf, avait suggéré de déplacer Monrovia vers une nouvelle ville appelée Zekepa, dans le centre du pays.
Mme Fyneah se dit depuis sceptique quant à l'éventualité d'une nouvelle capitale libérienne de son vivant.
Comme elle, plusieurs habitants interrogés se montrent également dubitatifs, estimant que le gouvernement devrait d'abord donner la priorité à l'amélioration des infrastructures et à la lutte contre la pauvreté avant de chercher une nouvelle capitale.
Les experts ont également mis en garde contre l'ampleur de la planification urbaine nécessaire à la création d'une nouvelle capitale viable.