
L'Iran a fermement rejeté le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur son programme nucléaire, le qualifiant de "sans fondement" et de "prétexte à des manœuvres politiques" contre le pays.
Selon le rapport de l'AIEA envoyé aux États membres, le stock iranien d'uranium enrichi à 60 % a augmenté de près de 50 %, atteignant 408,6 kilogrammes, une quantité qui, selon l'agence, pourrait être suffisante pour fabriquer neuf armes nucléaires si l'uranium était encore enrichi.
Dans un autre rapport confidentiel distribué aux États membres et cité par de nombreux médias, l'AIEA affirme que l'Iran s'est engagé dans des activités nucléaires non déclarées sur trois sites faisant l'objet d'une enquête de longue date, impliquant des matières nucléaires qui n'avaient pas été divulguées auparavant à l'agence des Nations unies.
Ces conclusions pourraient inciter les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne à demander au Conseil des gouverneurs de l'AIEA de déclarer officiellement que l'Iran ne respecte pas les obligations qui lui incombent en vertu du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et ce pour la première fois depuis près de vingt ans.
La publication des rapports de l'AIEA intervient sur fond de négociations indirectes sur le nucléaire entre l'Iran et les États-Unis, menées avec la médiation du Sultanat d'Oman.
Cinq cycles de négociations ont eu lieu jusqu'à présent à Mascate et à Rome, mais aucun progrès significatif n'a été signalé, l'enrichissement demeurant un point d'achoppement majeur entre les deux parties.
Alors que les États-Unis ont demandé le démantèlement du programme d'enrichissement de l'Iran, Téhéran maintient que ses activités nucléaires sont pacifiques et que l'enrichissement se poursuivra.