L'armée israélienne a lancé lundi des frappes meurtrières sur la Bande de Gaza, ravagée par plus de six mois de guerre, alors que le monde attend la réponse d'Israël à l'attaque sans précédent menée par l'Iran, qui a aggravé les risques d'un embrasement régional.
Cette première attaque directe de l'Iran contre le territoire israélien a été lancée en riposte à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, imputée à Israël, et ayant entraîné la mort de sept membres des Gardiens de la Révolution.
Israël a annoncé avoir déjoué, en coalition avec ses alliés, cette attaque massive menée pendant la nuit de samedi à dimanche avec 350 drones et missiles, dont la quasi-totalité a été interceptée.
"Sauver nos otages"
L'armée israélienne a affirmé que l'attaque iranienne ne la détournera pas de ses objectifs face au Hamas, allié de l'Iran et cible de son offensive dans la Bande de Gaza.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement du Hamas depuis Gaza, qui a fait 1.170 morts, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 33.797 morts dans le territoire palestinien, dont 68 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Benyamin Netanyahu veut surtout lancer une offensive terrestre contre Rafah, une ville du sud de la Bande de Gaza, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas et où, selon l'armée, des otages sont détenus.
Dimanche, à la suite d'une fausse rumeur selon laquelle l'armée autorisait les déplacés à retourner dans le nord de Gaza, des milliers d'entre eux ont pris le chemin du retour.
"Au bord du précipice"
La guerre à Gaza a fait monter les tensions entre Israël et l'Iran, ennemis depuis la révolution iranienne de 1979.
La République islamique appelle à la destruction d'Israël mais s'était gardée jusqu'à présent de l'attaquer frontalement. Les deux pays avaient l'habitude de s'affronter par tiers interposés, comme le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis, alliés de l'Iran.
Lundi, le Hezbollah a affirmé avoir fait exploser des engins au passage de soldats israéliens entrés au Liban. L'armée a confirmé que plusieurs soldats israéliens avaient été blessés en territoire libanais.