En Côte d'Ivoire, une réponse sociale et militaire pour contrer les terroristes

La rédaction
13:242/10/2024, mercredi
AFP
Un homme fait du vélo dans le village de Kafolo le 26 septembre 2024, quatre ans après une attaque terroriste dans le nord de la Côte d'Ivoire.
Crédit Photo : Issouf SANOGO / AFP
Un homme fait du vélo dans le village de Kafolo le 26 septembre 2024, quatre ans après une attaque terroriste dans le nord de la Côte d'Ivoire.

Pendant des mois après l'attaque terroriste de 2020, Kafolo, un village du nord de la Côte d'Ivoire, ressemblait à un village fantôme. Quatre ans plus tard, la vie a repris son cours, un résultat que les habitants attribuent à la double réponse de l'État: sociale et militaire.

En juin 2020, une attaque terroriste avait fait 14 morts, suivie de la mort de deux autres soldats en mars 2021. Durant longtemps, la peur des retours des terroristes a paralysé la vie locale, poussant les habitants à déserter leurs champs et à fermer leurs commerces.


Aujourd'hui, Kafolo a retrouvé une vie normale: commerces ouverts, restaurants et ateliers en activité. Un collège a même été inauguré l'an dernier.
"On ne nous a pas laissés tomber",
témoigne Tiémogo Bamba, le chef du village.

La Côte d'Ivoire a lancé début 2022 un vaste programme d'aide à la jeunesse, particulièrement destiné aux régions du nord, afin de lutter contre le recrutement des jeunes par des groupes armés ou des orpailleurs illégaux.

Le programme forme les jeunes à de nouveaux métiers, leur offrant une alternative aux tentations terroristes.


Kambiré Koko, 18 ans, travaille dans un atelier de ferronnerie grâce à ce programme.


Il explique:
"Apprendre un métier, c'est mieux que de traîner à ne rien faire."
Ajoutant:

Quand tu ne fais rien, tu es tenté si on te propose de l'argent et une moto pour aller dans de mauvais coins.

Augustin Pale Sansan, apprenti maçon, abonde:
"Avec cette somme, je peux m'acheter à manger. Ça m'encourage pour apprendre mon métier".

Chaque mois, ils reçoivent une allocation de 30 000 francs CFA (45 euros) pour soutenir leur formation.

D'autres habitants ont bénéficié de prêts, comme Naminata Bamba, qui a rouvert son restaurant, ou Lamissa Traoré, commerçant et président des jeunes, qui a pu envoyer ses enfants à l'école grâce à cette aide.


La sécurité a également été renforcée avec une présence militaire accrue. Aucun incident majeur n'a été signalé depuis près de trois ans, et les habitants se sentent rassurés.


Le chef Bamba déclare:


Les militaires veillent sur nous. L'agriculture a même repris.

Cependant, de l'autre côté de la Comoé, fleuve servant de frontière avec le Burkina Faso, la situation reste instable.


Les échanges commerciaux entre les deux rives ont cessé depuis les attaques, et les tensions diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et les autorités militaires Burkinabè compliquent la situation.

Lamissa Traoré confie:
"J'ai des parents au Burkina, mais je n'y ai pas remis les pieds depuis l'attaque de Kafolo."

Et d'ajouter:


Les terroristes sont juste là !

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