La vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza tout en affirmant la poursuite de l'engagement des États-Unis en faveur de la "sécurité" d'Israël qui continue d'attaquer les civils inlassablement dans le territoire palestinien menacé de famine.
Dimanche, Mme Harris, première haute responsable américaine à appeler ouvertement à un tel cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé, a déclaré:
Étant donné l'ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table des négociations.
Selon elle, le cessez-le-feu permettrait de libérer des otages et l'entrée d'une quantité significative d'aide humanitaire à Gaza.
Le gouvernement israélien doit en faire davantage pour augmenter de manière significative le flux d'aide. Il n'y a pas d'excuses.
"Seulement des civils"
Lundi à Washington, Mme Harris doit rencontrer le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.
Ministre sans portefeuille et ex-ministre de la Défense d'Israël, Benny Gantz rencontrera aussi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan ainsi qu'Antony Blinken, selon des responsables américains.
Depuis l'attaque transfrontalière en territoire israélien, le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive meurtrière contre la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de victimes, plus de 30 000 morts côté palestinien composés majoritairement de femmes et d'enfants et provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent ainsi qu'une destruction massive des infrastructures et des biens selon des bilans palestiniens et onusiens.
Selon les autorités de Tel-Aviv, l'attaque aurait fait quelque 1 200 morts côté Israéliens, alors que près de 250 personnes auraient été faites prisonnières.
Les données palestiniennes ont fait également état de la tuerie de plus de 90 Palestiniens en 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam, dans une frappe sur leur maison à Rafah.
Tous des bébés et des enfants en bas âge.
Dimanche soir, un correspondant de l'AFP a rapporté plusieurs frappes aériennes israéliennes sur Rafah et Khan Younès plus au nord.
Des témoins ont également indiqué à l'AFP qu'une frappe israélienne avait attaqué un camion humanitaire à Deir el-Balah (centre). Contactée par l'AFP, l'armée d'occupation israélienne s'est contentée de dire:
Ce n'est pas un camion humanitaire qui a été touché.
Pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses opérations militaires à Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la Cour a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.