Crédit photo: Tobias SCHWARZ / AFP
Des modérateurs de contenus pour Facebook au Kenya ont annoncé lundi la reprise de leur action en justice contre Meta, la maison-mère du réseau social, contestant leurs licenciements et conditions de travail, après l'échec de discussions pour un accord à l'amiable.
Ces employés de la société Sama, sous-traitante de Meta chargée de retirer de Facebook les publications violentes et haineuses entre 2019 et 2023, ont déposé plainte en mars contre leur employeur et contre Meta en tant que donneur d'ordre.
Ils affirment avoir été indûment licenciés par Sama, qui a annoncé en début d'année mettre fin à son activité de modération de contenus. Ils demandent par ailleurs compensation pour leurs salaires
"insuffisants (pour) le risque auquel ils étaient exposés" et les "dommages causés à leur santé mentale".
Leurs licenciements avaient été suspendus le 2 juin par le Tribunal de l'emploi et des relations du travail de Nairobi, dans l'attente d'un jugement sur le fond. Le tribunal avait également ordonné le paiement de salaires jusqu'à la résolution de l'affaire, affirment les plaignants.
Le 23 août, les deux parties avaient annoncé l'ouverture de négociations pour un règlement à l'amiable, via une médiation.
Lundi, les modérateurs de contenus ont annoncé dans un communiqué une
"bataille judiciaire imminente"
après
"l'échec aujourd'hui des pourparlers visant à parvenir à un règlement à l'amiable".
Les modérateurs de contenus ont déclaré via un communiqué:
Le propriétaire de Facebook, Meta, ainsi que la société sous-traitante Sama, seront accusés d'outrage au tribunal après avoir ignoré les ordonnances du tribunal exigeant le paiement des salaires.
Selon leur avocate Mercy Mutemi,
"les défendeurs gagnaient du temps et n'étaient pas sincères"
.
"Ils n'ont cessé de nous dire qu'ils nous répondraient avant une certaine date, mais ils ne nous ont répondu qu'à la fin de la semaine dernière avec un montant très minime"
, déclare-t-elle dans le communiqué.
"S'ils sont prêts à s'engager sérieusement, nous serons toujours heureux de continuer"
les discussions, a-t-elle ajouté.
Meta n'avait pas commenté cette annonce lundi après-midi.
Dans cette affaire, les avocats de Meta -qui est également propriétaire de WhatsApp et Instagram- ont notamment fait valoir que le groupe américain ne pouvait être jugé au Kenya, où il n'a lui-même aucune activité et où il n'est pas employeur direct. Le tribunal a rejeté cet argument, se déclarant compétent pour juger l'affaire.
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