Au Kenya, le meurtre brutal en janvier de Rita Waeni, une étudiante de 20 ans décapitée et démembrée, a été un choc pour ce pays d'Afrique de l'Est, où les féminicides et les violences sexistes et sexuelles sont souvent passés sous silence.
Des parties de son corps ont été jetées dans une poubelle ; sa tête a été retrouvée huit jours plus tard dans un barrage en périphérie de Nairobi.
"J'allais mourir"
Pour de nombreuses Kényanes, les violences basées sur le genre sont depuis longtemps une réalité.
Je me suis enfuie parce que (...) rester signifiait que j'allais mourir.
Mais l'ampleur du phénomène reste largement sous-estimée, selon Njeri Migwi, car de nombreux cas ne sont pas documentés.
Et le silence des dirigeants politiques et leaders religieux sur le sujet n'aide pas, estime-t-elle.
"Manque de moyens"
Les militants des droits des femmes déplorent une tendance à rejeter la faute sur les victimes.
En 2022, le gouvernement kényan a créé un tribunal spécial pour traiter les cas de violences sexuelles et sexistes, un an après que la police nationale eut ouvert des centres dédiés au signalement de tels actes.
Malgré ce dispositif, il faut en moyenne 1.900 jours, soit plus de cinq ans, avant qu'un suspect de féminicide soit condamné, selon OdipoDev.
Pour les victimes, le regard sur les violences sexistes et sexuelles doit également changer.
Directeur des enquêtes criminelles, Mohamed Amin a affirmé:
Nous devons mettre fin à cette menace.